Le changement climatique constitue un enjeu majeur pour la société et le secteur de l’assurance.
Avec une augmentation de 1,1°C de la température moyenne mondiale entre 1950 et 2020, les conséquences des phénomènes extrêmes comme les canicules, les inondations et les tempêtes bouleversent les écosystèmes et les économies. L’équilibre des modèles assurantiels est ainsi remis en question, rendant urgente l’adaptation du secteur face à ces défis.
Les coûts croissants des sinistres climatiques
Les événements climatiques extrêmes entraînent des pertes économiques et sociales considérables. En France, les sinistres climatiques ont coûté 6,5 milliards d’euros aux assureurs en 2023, un montant qui pourrait augmenter de 40 % d’ici 2050 selon la Caisse Centrale de Réassurance (CCR). La multiplication des sécheresses, des inondations et des tempêtes accroît les dépenses, tout en fragilisant les réserves financières du régime CatNat, qui ont déjà diminué de 40 % entre 2015 et 2020.
Les impacts sont également mondiaux : en 2023, les pertes liées aux catastrophes naturelles ont atteints 250 milliards de dollars, et les pertes assurées dues aux conditions météorologiques extrêmes ont dépassé un milliard de dollars dans plusieurs cas.
Des conséquences multiples sur les personnes et les biens
Les conséquences du réchauffement climatique sont également visibles sur les populations. En 2024, la France a connu des records de chaleur, exacerbés par le phénomène El Niño. Les températures moyennes de l’année pourraient dépasser celles de 2022, établissant un nouveau record. Ces épisodes provoquent des dégâts importants sur les habitations et les infrastructures : fissures dans les murs dues aux sécheresses, maisons inondées ou endommagées par des tempêtes.
Les conséquences sanitaires sont tout aussi alarmantes. Les canicules augmentent les risques de déshydratation et de mortalité. La canicule de 2003 a entraîné plus de 15 000 décès en France et 70 000 en Europe. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), entre 2030 et 2050, le changement climatique pourrait causer 250 000 décès supplémentaires par an.
L’indice actuariel climatique : un outil pour mieux prévoir
Face à ces défis, les acteurs de l’assurance développent de nouveaux outils pour évaluer et prévenir les risques. L’indice actuariel climatique, publié par des chercheurs de la Chaire DIALog, constitue un instrument précieux. En quantifiant les risques climatiques à partir de données factuelles, il permet une gestion des risques plus précise et favorise la mutualisation. Cet indice aide à identifier les zones les plus vulnérables et à orienter les politiques de prévention.
Les innovations et les engagements du secteur
Pour répondre aux enjeux climatiques, le secteur de l’assurance multiplie les initiatives. Depuis 2020, CNP Assurances publie des travaux prospectifs, comme le « Livre vert sur le risque climatique et son impact en assurance ». Ces recherches contribuent à la création de solutions adaptées, tant pour les particuliers que pour les entreprises.
En outre, les assureurs collaborent avec des institutions publiques et privées pour financer la transition écologique et soutenir les populations les plus exposées. Ils intègrent également le risque climatique dans leurs modèles prévisionnels et développent des produits spécifiques pour couvrir les dommages liés aux événements extrêmes.
Vers une mobilisation collective
La lutte contre les conséquences du changement climatique nécessite une mobilisation de tous les acteurs : assureurs, pouvoirs publics et citoyens. Le secteur de l’assurance, en tant qu’acteur clé de la gestion des risques, joue un rôle essentiel pour renforcer la résilience des sociétés face aux défis écologiques. Les efforts conjoints doivent permettre d’éviter une explosion des coûts et de préserver la solidarité face aux événements climatiques futurs.