Alors que la crise environnementale s’amplifie, deux tiers des Français se disent préoccupés par ses répercussions sur leur santé. Une prise de conscience grandissante qui encourage l’adoption de comportements plus écologiques.
L’escalade des phénomènes climatiques extrêmes ne laisse plus indifférente la population française qui, aujourd’hui plus que jamais, perçoit les répercussions sanitaires de la crise écologique comme une menace imminente. Un récent sondage conduit par OpinionWay pour Les Échos et le groupe VYV met en lumière cette anxiété, soulignant que 74 % des personnes interrogées se disent préoccupées par les dangers que représente l’altération de notre environnement sur notre bien-être.
Cette inquiétude transcende les générations, atteignant ou dépassant le seuil des 70 % chez toutes les tranches d’âge. « L’environnement devient un espace privilégié pour toutes les formes d’anxiété sociale », analyse Ronan Chastellier, sociologue. Cette peur est exacerbée par « l’invisibilité des matières dangereuses qui auraient un impact direct ou insidieux sur la santé » et « les différents scandales environnementaux ».
Les pesticides arrivent en tête des préoccupations, avec 70 % des sondés les identifiant comme le risque majeur, suivis de la pollution aux particules fines (68 %) et des effets des canicules exacerbées par le changement climatique (67 %). Viennent ensuite les perturbateurs endocriniens (58 %) et, dans une moindre mesure, le bruit (38 %) et les ondes émises par les téléphones portables (35 %), reflétant une diversité de craintes liées à des agents invisibles mais potentiellement néfastes.
Ces peurs s’ancrent profondément lorsque l’on considère les pathologies directement liées à ces facteurs : 85 % des participants évoquent les maladies respiratoires, 74 % le cancer, 55 % les troubles cardiovasculaires et 27 % le diabète comme conséquences directes de la dégradation environnementale. Pour Ronan Chastellier, l’environnement et hygiène de vie sont aujourd’hui « de plus en plus intimement liés » : « L’air que l’on respire fait presque l’objet d’une peur phobique. » Mais cela encourage également selon lui, des changements vers « des comportements plus écologiques », désormais « perçus comme un bon moyen de préserver sa propre santé ».
En effet, l’étude révèle que 72 % des répondants croient qu’un environnement sain peut protéger leur santé, et nombreux sont ceux prêts à modifier leurs habitudes quotidiennes pour un mode de vie plus vert. Cette transformation passe par un retour à la nature, une alimentation surveillée et une activité physique accrue.
« Les nouvelles vulnérabilités suscitées par la crise environnementale s’invitent de plus en plus dans les consultations médicales et les échanges avec les professionnels de santé », le sociologue. Par ailleurs, les initiatives visant à sensibiliser sur les dangers d’une consommation excessive de sucre ou de sel commencent également à montrer des résultats positifs. Cela indique un changement dans la perception du public qui entend contrer les effets de cette crise sur la santé.