Malgré une stabilisation des taux, l’allongement des arrêts et la vulnérabilité de certaines populations interrogent sur les défis du secteur public.
L’absentéisme pour maladie ordinaire et accident de travail dans les collectivités territoriales s’est stabilisé à 5,7 % en 2023, après plusieurs années de hausse. Ce constat émerge du Baromètre WTW, qui analyse les données de 11 000 collectivités représentant 263 000 agents. Pourtant, derrière cette apparente accalmie, les chiffres révèlent des évolutions contrastées.
Le taux d’absentéisme pour maladie ordinaire, évalué à 4,44 %, est resté stable par rapport à 2022, mais affiche une progression de 13 % depuis 2021 et de 22 % depuis 2017. Plus marquant encore, près d’un tiers des agents ont été absents au moins une fois en 2023, un taux revenu au niveau de celui d’avant la crise du Covid. Cependant, la durée moyenne des arrêts atteint aujourd’hui 32,5 jours, en hausse importante de 33 % par rapport à 2022. Les arrêts courts, qui représentent souvent une problématique organisationnelle, sont en nette diminution (56 % contre 65 % en 2022), ce qui est un indicateur encourageant.
Certaines populations se démarquent par leur vulnérabilité. Les moins de 25 ans enregistrent une augmentation de l’absentéisme de 35 % entre 2021 et 2023, tandis que les plus de 60 ans affichent une progression de 32 % sur la même période et de 54 % depuis 2019. Ces chiffres mettent en évidence les effets du vieillissement et des carrières prolongées sur les agents publics.
Côté accidents de travail, le taux est en légère baisse à 1,33 % en 2023. Pourtant, la durée moyenne des arrêts continue de grimper, atteignant 81,1 jours. Les secteurs physiques, comme la maintenance, l’entretien des espaces verts ou les activités d’animation, concentrent 76 % des sinistres. Les efforts de soulèvement, la manipulation de charges et les chutes restent les principales causes.
Avec une durée d’arrêt qui continue de croître, des actions de prévention ciblées de la part des assureurs apparaissent comme des leviers nécessaires pour limiter l’absentéisme dans les années à venir, également dans un contexte où le projetde loi de financement de la sécurité sociale le régime d’indemnisation des arrêts maladie de la fonction publique est discuté pour être aligné à celui du secteur privé.