Le Baromètre 2024 de la Fondation Jean Jaurès et de la Macif, réalisé en partenariat avec BVA, révèle des transformations profondes dans les attentes des jeunes Français envers les entreprises.
Alors que la création d’emplois reste en tête des priorités, le rôle sociétal des entreprises gagne en importance, reflétant une quête de valeurs et d’engagement parmi les 18-24 ans.
L’utilité sociétale des entreprises presque au même niveau que la création d’emplois
Selon l’enquête menée auprès de jeunes âgés de 18 à 24 ans, 43 % des répondants estiment que l’entreprise doit avant tout être utile à la société. Ce chiffre, en progression de 5 points en deux ans, place cette attente presque au même niveau que la création d’emplois, citée par 45 % des sondés. L’importance accordée à l’utilité sociétale dépasse même celle de la création d’emplois pour 26 % des jeunes interrogés, témoignant d’une évolution marquée des attentes générationnelles.
Cette transition illustre un changement de paradigme, où les jeunes recherchent non seulement des opportunités professionnelles mais également une contribution positive à des enjeux globaux et locaux.
Les entreprises françaises et locales privilégiées
Le Baromètre confirme l’attachement des jeunes aux entreprises françaises et locales, perçues comme des structures proches de leurs valeurs. 34 % des jeunes aspirent à travailler dans une entreprise française, tandis que 28 % privilégient le modèle d’une entreprise enracinée dans son territoire. Cette préférence reflète une quête d’identité et de sens dans le choix de leurs futurs employeurs.
En revanche, les grandes entreprises du CAC 40 séduisent moins cette tranche d’âge, confirmant une volonté de privilégier des environnements professionnels plus authentiques et accessibles.
Les valeurs de solidarité et de respect en tête des priorités
La solidarité figure parmi les valeurs les plus attractives pour les jeunes, citée par 31 % des répondants, en hausse de 3 points par rapport à 2022. Cette dimension rejoint des piliers comme le respect (52 %) et la confiance (38 %), qui constituent le socle de l’entreprise idéale selon cette génération. En revanche, des notions liées à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), telles que la transparence (22 %) ou l’engagement (16 %), semblent susciter un moindre intérêt, probablement en raison de leur abstraction par rapport à des valeurs plus tangibles.
Deux nouveaux aspects émergent cependant cette année : l’inclusion et la démocratie, bien que leur importance reste limitée pour l’instant, avec respectivement 10 % et 4 % des réponses.
Un rôle politique attendu pour contrer les populismes
En réponse à une nouvelle question du baromètre, 49 % des jeunes considèrent que l’entreprise a un rôle à jouer dans la lutte contre les populismes. Ce chiffre traduit une attente croissante envers des organisations perçues comme des forces stabilisatrices et des vecteurs de progrès sociétal. À l’inverse, seuls 15 % des répondants estiment que l’entreprise ne devrait pas intervenir dans ce domaine.