Temps suspendu : le pas de côté de l’OCIRP

Lors du rendez-vous annuel de l’OCIRP à Cannes, le 17 octobre 2024, à l’occasion du Congrès Reavie, le Professeur Antoine Bioy a guidé 150 professionnels de l’assurance dans un voyage immobile, en immersion dans trois tableaux de Miró, Hopper et Magritte.

L’OCIRP (Union d’institutions de prévoyance à gestion paritaire, régie par le code de la Sécurité sociale) vous propose de revivre cette expérience de temps suspendu.

Avec :

  • Marie-Anne Montchamp, Directrice générale de l’OCIRP
  • Jean-Manuel Kupiec, conseiller de la Direction générale de l’OCIRP
  • Antoine Bioy, Professeur de psychologie clinique et psychopathologie à l’université Paris-VIII, expert scientifique auprès de l’Unesco (chaire 918), auteur du Que sais-je sur L’hypnose (P.U.F., 2020)
  • Patrick Lelong, journaliste

« Apprendre à regarder autrement, pour trouver une alternative » Marie-Anne Montchamp, Directrice générale de l’OCIRP

En ouverture de la soirée OCIRP, Marie-Anne Montchamp a souligné qu’il est parfois utile de faire un pas de côté pour regarder nos métiers différemment, mieux comprendre les situations et surmonter les difficultés. L’histoire du Gardien de Téhéran – ouvrage de Stéphanie Perez paru aux éditions Plon en 2023 – ou l’expérience de la confrontation de salariés avec l’œuvre de Joan Miró montrent que l’art peut être le véhicule de ce changement de regard.

Jean-Manuel Kupiec a introduit la conférence par une citation de Magritte : «Il ne s’agit pas d’étonner par quelque-chose, mais que l’on soit étonné d’être étonné.» Il a invité chacun à apprécier le silence, le temps et la lumière, pour exercer son regard de personne autonome.

Patrick Lelong a ensuite lancé la visite guidée des trois tableaux choisis.

Pour chaque tableau, la voix d’Antoine Bioy accompagne le public du mode de conscience restreint au mode de conscience élargi. Après avoir observé ensemble chaque tableau, les participants se concentrent sur leur respiration, leur posture, puis ferment les yeux pour continuer à explorer l’œuvre d’art en se connectant à leur conscience, au flux de leurs pensées.

« Apprécier le silence, le temps et la lumière, c’est faire un vrai pas de côté » Jean-Manuel Kupiec, Conseiller de la Direction générale de l’OCIRP

« Ce Miró peut devenir votre Miró » Antoine Bioy, Professeur de psychologie

La perception élargie se rapproche d’un état hypnotique, auquel il faut consentir.

Les yeux clos, laissons revenir dans notre esprit quelques traces du tableau: un oeil, le bleu, quelques point noirs, des formes particulières, des étoiles. Ces éléments commencent à danser dans une légèreté suspendue : vous êtes libre, seul maître de la façon dont vous éprouvez les choses. C’est une rêverie sans contraintes. Ce Miró peut devenir votre Miró, votre façon de vivre, d’être.

En rouvrant les yeux, vous verrez différemment, vous verrez des choses que vous n’aviez pas vues. Dans le monde du secret de vos rêves, un élément du tableau pourrait vous visiter. Il sera intéressant savoir lequel. Avec Miró, le mouvement, la flottaison nous mettent en apesanteur : le temps intérieur disparaît, en lien avec l’impression de légèreté.

« Faut-il ralentir pour observer et pour ressentir ? » – Patrick Lelong, journaliste

« Explorez votre capacité à être dans l’ambivalence, l’incertitude ou au contraire dans l’affirmation » Antoine Bioy, Professeur de psychologie.

Testons notre disponibilité à la transition, à la transe. Notre respiration correspond au monde naturel. Nos yeux, que nous ouvrons et fermons, symbolisent l’autre dimension du tableau, la dimension mécanique.

Bientôt nos paupières se fatiguent et nous fermons les yeux. Choisissez-vous de rester avec l’homme au bord de la route ou de vous aventurer du côté de la forêt, de la nature ? Nous pouvons percevoir le son du silence, des odeurs, une atmosphère. Explorez votre capacité à être dans l’ambivalence, dans l’incertitude ou au contraire dans l’affirmation. C’est vous qui décidez où vous êtes, à quelles atmosphères vous vous connectez, avec force ou vulnérabilité, selon la situation.

Vous êtes disponibles pour un changement non anticipé. Certains vont créer du mouvement, relier nature et culture, sentir le mouvement des arbres, le chant du vent, entendre le bruit des pas de l’homme.

Sur l’enseigne de la station service, Pégase est à la fois immobile et en mouvement. Nous rouvrons les yeux sur Pégase.

« Aller à la rencontre de vos perceptions »

Le moment de bascule se joue en deux temps : d’abord, accepter que nous n’avons pas besoin de penser ou de comprendre pour percevoir ; ensuite, s’ouvrir à une expérience à travers l’œuvre d’art.

Fermez les yeux et suivez le rythme de vos pensées comme le flot d’une rivière : vous regardez vos pensées. Dans la maison, il y a peut-être des personnes connues, vivantes ou non ? Des personnes entraperçues ? Ces personnes, vous pouvez les rejoindre ou les laisser là où elles se trouvent. Vous pouvez rester devant le lampadaire ou entrer dans la maison pour voir qui se trouve à l’intérieur.

Vous pouvez prendre le risque d’aller à la rencontre de vos perceptions, de votre histoire. Magritte a créé un lieu pour que vous puissiez le peupler à votre manière, en faire ce que vous souhaitez. Un lieu réconfortant ou énigmatique, qui peut représenter la sécurité ou la difficulté.

« Vous êtes seul maître de la façon dont vous éprouvez les choses » Antoine Bioy, Professeur de psychologie

Ces trois tableaux nous invitent, à travers le silence, à percevoir de façon juste ce qui nous traverse.

Jean-Manuel Kupiec et Laurent Duviols

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