Une étude d’IPSOS pour le Groupe OGF révèle une mutation des pratiques funéraires françaises, marquée par une préférence croissante pour la crémation et la personnalisation.
Les transformations sociétales impactent profondément les pratiques funéraires en France, selon une étude récente menée par IPSOS pour le Groupe OGF. L’enquête révèle que près de la moitié des obsèques en France sont désormais des crémations, une pratique qui témoigne d’une évolution notable des mentalités et d’une acceptation accrue de cette option par rapport aux traditions funéraires antérieures. En comparaison européenne, la France, avec 46 % de crémations, se situe derrière des pays comme la Suisse (90 %), le Royaume-Uni (près de 80 %) et la Belgique (environ 74 %).
« L’effacement de l’influence religieuse, autrefois pilier de la pratique de l’inhumation, joue sans conteste un rôle dans l’évolution des choix funéraires. Autrefois proscrite par certains cultes, notamment l’Église catholique, la crémation a progressivement été intégrée aux rites religieux, offrant aujourd’hui la possibilité de s’y conformer sans renoncer à un cadre spirituel. Ce choix, à la croisée de la modernité et de la tradition, illustre une transformation profonde des pratiques funéraires. » explique Fabian de Lacaze, Directeur Marques et Communication du Groupe OGF.
La crémation est souvent choisie pour respecter les volontés du défunt (85 % des cas), pour sa simplicité d’organisation (59 %), pour des motifs financiers (49 %) ou pour des raisons environnementales (15 %). Cependant, malgré une forte intention initiale, seules 21 % des crémations aboutissent à la dispersion des cendres, principalement en raison de méconnaissances des normes réglementaires ou de changements de décisions de dernière minute.
Manon Moncoq, anthropologue spécialisée du funéraire, souligne que le faible taux de dispersion des cendres reflète également les défis auxquels sont confrontés les proches quand il manque un lieu dédié au recueillement, situation fréquente avec la dispersion en pleine nature. « Sans espace clairement défini, le lieu de mémoire devient à la fois omniprésent et intangible, rendant cette décision à la fois complexe et irréversible. Elle nécessite ainsi un véritable consensus familial, car la dispersion des cendres peut créer une perte de repères tant sur le plan individuel que collectif. À l’inverse, la dispersion dans un jardin du souvenir représente un compromis plus acceptable. »
Selon l’étude, 45 % des Français pensent que cette pratique est interdite alors qu’elle et tout à fait autorisée. Fabian de Lacaze rappelle qu’il suffit de « bien définir la notion de “pleine nature” et, chez OGF, nous nous engageons à répondre à cette demande en proposant des objets de mémoire qui vont au-delà̀ des monuments funéraires classiques, afin d’offrir aux familles des solutions plus variées pour honorer le souvenir de leurs proche. »
Des écarts régionaux sont néanmoins notables en matière de crémation : l’Alsace-Lorraine enregistre un taux élevé avec 56 % et la Provence-Alpes-Côte d’Azur suit avec 47 %. En revanche, l’Auvergne présente un taux bien plus bas, inférieur à 30 %, et le Cantal affiche le taux le plus faible, oscillant entre 10 et 15 %. Ces disparités régionales mettent en lumière la diversité des pratiques et des acceptations culturelles en France.
L’étude met en lumière que 66 % des Français souhaitent alléger la charge organisationnelle sur leurs proches. Ce souci de prévoyance se traduit par une planification accrue des obsèques, avec 53 % des Français ayant déjà réfléchi à l’organisation de leurs propres funérailles, un chiffre qui s’élève à 61 % chez les plus de 65 ans.
Par ailleurs, les pratiques funéraires évoluent vers une personnalisation accrue des cérémonies, rendant ces dernières plus intimes et significatives. De nouveaux services, tels que les montages vidéo hommage ou les aides pour les discours, témoignent de l’acceptation croissante de ces innovations par le public français.
Selon Fabian de Lacaze, cette tendance à la personnalisation transforme la manière dont les obsèques sont perçues et vécues, en mettant l’accent sur la personnalité et les souvenirs du défunt, offrant ainsi un hommage plus personnel et authentique.
Le rapport conclut que la transformation des pratiques funéraires reflète une évolution vers une société qui valorise l’innovation et la personnalisation dans le domaine des rites de passage, y compris les obsèques. Cette tendance est renforcée par la diminution de l’influence des traditions religieuses et un attrait croissant pour les funérailles écologiques, soulignant une transformation profonde des attitudes face à la mort et aux rituels funéraires en France.