À l’occasion de FinTech R, l’événement phare de l’écosystème fintech français, France FinTech et Bpifrance publient le Panorama 2024 des fintechs françaises. Un document de référence qui dresse un état des lieux complet du secteur.
Cette huitième édition révèle une croissance continue, malgré les difficultés rencontrées par certaines entreprises, et met en avant les enjeux de financement, d’innovation technologique et de consolidation au sein de l’écosystème.
Un écosystème fintech dynamique et en croissance
Le rapport de cette année montre que l’écosystème fintech français continue de s’agrandir avec une croissance de 20 % en 2024. Le Panorama recense désormais 1 145 fintech françaises réparties selon différents stades de maturité :
- 37 % en Early Stage,
- 45 % en Start-up,
- 16 % en Scale-up,
- 2 % en Licornes.
Ces entreprises couvrent une vaste gamme de services financiers innovants, de la gestion des risques aux paiements, en passant par les assurtech et les services bancaires. Les catégories les plus représentées sont le financement (21 %), les services aux entreprises (16 %), et la gestion d’actifs (15 %). En 2024, la gestion des risques a connu une croissance remarquable, avec un doublement du nombre d’acteurs dans ce domaine.
Des défis de financement surmontés et une reprise en 2024
Malgré une contraction des financements en capital-risque en 2022-2023, causée par les conséquences de la pandémie et le contexte géopolitique, l’année 2024 montre des signes de reprise. Les levées de fonds ont dépassé le milliard d’euros, soit plus que sur l’ensemble de l’année 2023. Le montant moyen des tickets a doublé, atteignant 15 millions d’euros.
Parmi les acteurs ayant contribué à cette reprise, l’assurtech joue un rôle clé, avec des entreprises comme Alan et Akur8 qui ont respectivement levé 173 M€ et 108 M€. On observe également une augmentation des investissements internationaux, notamment des fonds américains, qui représentent désormais un investisseur sur cinq, soit un quasi doublement par rapport à l’année précédente.
Consolidation et diversification des sources de financement
L’analyse de l’origine des fonds révèle plusieurs tendances marquantes : une participation accrue des business angels, une progression des fonds majoritaires (de 3 % à 7 % du total) et des family offices (de 7 % à 9 %). Le recours à la dette, qu’elle soit bancaire ou via des fonds spécialisés, connaît également une forte croissance, offrant aux start-up les ressources nécessaires pour relancer leurs investissements, notamment dans le développement technologique et l’expansion internationale.
L’année 2024 a également été marquée par un mouvement de consolidation dans le secteur, avec plus d’un tiers des opérations de fusion-acquisition réalisées au sein même de l’écosystème fintech.
Un bilan positif malgré des défis persistants
Le Panorama souligne que 38 opérations de fusion ou acquisition ont été recensées cette année, tandis que 18 fintechs ont fait face à des difficultés publiques, telles que des procédures de sauvegarde ou des cessations d’activité. Malgré ces défis, un tiers des fintech françaises ont atteint le seuil de rentabilité en 2024, contre 30 % en 2023, démontrant une progression continue vers une monétisation efficace des services offerts.
Près de 50 000 emplois qualifiés ont été créés dans l’écosystème, couvrant des métiers variés allant des spécialistes de l’intelligence artificielle aux experts en conformité. Les fintechs françaises jouent ainsi un rôle clé dans l’innovation technologique et l’adaptation aux nouveaux enjeux économiques et sociétaux.