La santé mentale, un sujet tabou pour 3 Français sur 4

Alors que le 10 octobre se déroulait la journée mondiale de la santé mentale, le Premier ministre a annoncé souhaiter faire de la santé mentale la Grande Cause Nationale en 2025. C’est à cette occasion que la Fondation AÉSIO a dévoilé les résultats de la quatrième édition de son baromètre annuel « Les Français.es et leur bien-être mental », en partenariat avec l’IFOP. 

Cette étude met en lumière des résultats préoccupants : près de 20 % des Français estiment que leur état de santé mentale est moyen ou mauvais, et 75 % considèrent que la santé mentale est toujours un sujet tabou dans la société, un chiffre en hausse de 6 points depuis 2021.

La santé mentale : un enjeu public encore mal abordé

Avec l’aggravation des crises mondiales – qu’elles soient économiques, environnementales ou sociales – la dégradation du bien-être mental touche de plus en plus de Français. En effet, selon le baromètre de la Fondation AÉSIO, 79 % des sondés considèrent désormais le bien-être mental comme une priorité de santé publique, une hausse de 8 points par rapport au baromètre 2022.

Cependant, malgré cette prise de conscience, 3 Français sur 4 estiment que parler de sa santé mentale reste tabou. Ce silence est renforcé par des craintes persistantes : peur du jugement (53 %), difficulté à admettre ses propres fragilités (49 %), ou encore manque d’informations sur les solutions disponibles (30 %). Les échanges autour de la santé mentale sont particulièrement difficiles dans les environnements professionnels et sur les réseaux sociaux, où la pression de l’image règne.

Une situation alarmante

Cette situation alarme, d’autant plus que l’impact du mal-être mental se répercute sur la santé physique. 61 % des personnes en souffrance mentale constatent une dégradation de leur condition physique, une augmentation de 10 points par rapport à 2023. Les plus touchés sont les jeunes de 18 à 24 ans (67 %) et les ouvriers (71 %).

Une autre tendance inquiétante émerge cette année : la corrélation entre violence et mal-être mental. Selon le baromètre de la Fondation AESIO, 77 % des Français estiment qu’une situation de violence en est souvent à l’origine. Au cours des cinq dernières années, 32 % des Français ont été victimes de violences, qu’elles soient physiques, verbales, psychologiques ou économiques. La majorité de ces violences (69 %) survient dans la sphère privée, à l’abri des regards, exacerbant les effets destructeurs sur la santé mentale.

L’étude met en lumière des chiffres glaçants : 34 % des victimes de violences déclarent ne pas avoir retrouvé leur bien-être mental, et 32 % leur bien-être physique. Les femmes sont particulièrement vulnérables : 40 % d’entre elles déclarent ne pas avoir récupéré leur équilibre psychologique après avoir subi des violences. Ce pourcentage grimpe à 44 % chez les femmes de moins de 35 ans.

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