Le marché de l’art évolue sous l’influence de l’intelligence artificielle (IA), et le rapport 2024 d’Hiscox sur l’Art et l’IA révèle que cette transformation est accueillie de manière mitigée selon les générations de collectionneurs.
Si l’art généré par IA suscite de plus en plus d’intérêt, une grande majorité de collectionneurs reste encore prudente, recherchant une meilleure transparence pour différencier l’art humain de celui produit par des algorithmes.
Une demande croissante portée par les nouveaux collectionneurs
Selon le rapport Hiscox, 40 % des collectionneurs d’art prévoient d’acheter davantage d’œuvres générées par IA dans les 12 prochains mois. Ce chiffre est soutenu par les passionnés d’art, dont 67 % anticipent une augmentation des achats d’art généré par IA. L’essor de ce marché est largement attribué à des outils tels que Stable Diffusion, Midjourney et DALL·E, qui démocratisent la création d’œuvres à partir de simples prompts. Les plateformes de vente en ligne et les artistes spécialisés dans l’art généré par IA, que ce soit sous forme physique ou en NFT, contribuent également à cette expansion.
Les jeunes collectionneurs sont en première ligne de cette tendance : plus de la moitié des acheteurs potentiels envisagent d’acquérir des œuvres d’art générées par IA. Toutefois, seulement 29 % des collectionneurs expérimentés se disent prêts à franchir le pas, illustrant une certaine réticence chez les plus anciens.
Des distinctions claires entre art humain et art produit par IA
Bien que l’intérêt pour l’art généré par IA soit en hausse, 82 % des collectionneurs et 76 % des passionnés insistent sur la nécessité de distinctions claires entre l’art créé par l’homme et celui produit par l’IA. Cette préoccupation est alimentée par les enjeux de droits d’auteur et de propriété intellectuelle, qui restent flous dans le domaine de l’IA.
Par ailleurs, 69 % des collectionneurs plus âgés et 67 % des plus jeunes estiment que l’art généré par IA a moins de valeur que celui créé par des artistes humains. Cependant, cette perception évolue chez les nouveaux acheteurs, dont 26 % estiment que l’art IA pourrait être aussi important que les médiums traditionnels comme la peinture ou la sculpture.
Un marché en pleine mutation
Le marché de l’art généré par IA a connu des moments clés, tels que la vente du « Portrait d’Edmond de Belamy » en 2018 pour 432 500 dollars chez Christie’s. Depuis, bien que les ventes aux enchères d’art IA aient connu des fluctuations, 2024 marque un regain d’intérêt avec des œuvres d’artistes comme Refik Anadol ou Claire Silver.
Les musées s’intéressent également de plus en plus à ce phénomène. En 2024, des expositions majeures sont prévues pour des artistes travaillant avec l’IA, notamment au Centre Pompidou à Paris ou à la Serpentine Gallery à Londres. Ces événements témoignent de l’acceptation croissante de l’IA dans le monde de l’art.
Une perspective d’avenir pour l’art généré par IA
Si l’art généré par IA ne fait que débuter son ascension, la route vers son acceptation totale est encore semée d’embûches. Cependant, il est clair que ce nouveau type d’art a déjà trouvé sa place auprès d’une génération de collectionneurs plus ouverts aux innovations technologiques.
Le futur de la coexistence entre l’art humain et l’IA reste à écrire, mais l’intérêt croissant pour cette forme d’expression laisse présager de nouveaux développements passionnants.