Disparités de rendements dans les contrats d’assurance vie : pourquoi certains rapportent plus que d’autres ?
L’assurance vie demeure l’un des produits d’épargne les plus prisés des Français. Pourtant, tous les contrats ne se valent pas en termes de rendement. Une récente étude de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) met en lumière les disparités de revalorisation entre différents types d’organismes proposant ces contrats et explique les stratégies employées pour maintenir la compétitivité de leurs produits.
L’assurance vie : un pilier de l’épargne Française
L’assurance vie individuelle, utilisée principalement pour préparer la retraite ou organiser la succession, continue de dominer les choix d’épargne des Français. En 2023, malgré une légère baisse de l’encours total de 1,5 % par rapport à 2022, l’assurance vie reste en tête devant les autres produits d’épargne, totalisant 1 148 milliards d’euros.
Une revalorisation en hausse en 2023
L’étude de l’ACPR, qui a analysé les performances de fonds en euros de 122 organismes et de 33 506 versions de contrats, révèle une hausse significative du taux de revalorisation moyen. En 2023, ce taux a atteint 2,60 %, en augmentation de 69 points de base par rapport à 2022. Cette tendance s’explique par la hausse des taux d’intérêt et l’inflation persistante. Cependant, malgré cette hausse, le taux de revalorisation moyen net d’inflation reste négatif, l’inflation ayant atteint 4,90 % en 2023.
Disparités de rendement selon les typologies d’organismes
Les rendements des contrats d’assurance vie varient significativement selon le type d’organisme qui les propose. Les bancassureurs, qui représentent 60 % des encours, ont affiché une revalorisation moyenne de 2,66 %. En revanche, les mutuelles ont enregistré la meilleure performance avec un taux de 3,19 %, en hausse de 82 points de base par rapport à l’année précédente. Les organismes relevant du code de la sécurité sociale et ceux de la mutualité ont montré des rendements plus modérés.
Utilisation stratégique de la provision pour participation aux bénéfices (PPB)
Face à l’augmentation des taux d’intérêt et à l’inflation, les assureurs ont recours à la provision pour participation aux bénéfices (PPB) pour lisser les rendements. En 2023, cette provision a légèrement diminué, représentant 4,90 % des provisions d’assurance vie pour les contrats individuels, après plusieurs années d’accumulation. Cette stratégie permet aux assureurs de maintenir des taux de revalorisation compétitifs malgré des conditions de marché défavorables.
Perspectives d’avenir
Avec la stabilisation attendue des taux d’intérêt à moyen terme, les assureurs pourraient avoir l’opportunité de réinvestir dans des actifs plus rémunérateurs. Près de 70 % des placements obligataires arrivant à échéance dans les quatre prochaines années ont un taux de coupon inférieur à 3,00 %, laissant entrevoir une possibilité de hausse des rendements futurs pour les contrats d’assurance vie.