Le 9 août dernier, Le brief de l’éco sur France Info relevait un changement de comportement d’épargne. Ceux-ci thésaurisent, plus qu’ils n’épargnent. Un phénomène qui interpelle de plus en plus les autorités financières.
Dans un contexte de fluctuations économiques et de tension géopolitique, les Français semblent adopter une stratégie de prévoyance financière en privilégiant la liquidité immédiate au détriment des placements traditionnels rémunérés (vous pouvez écouter ici).
Selon la Banque de France, les dépôts à vue, ou montants laissés sur des comptes courants non rémunérés, atteignent désormais 554 milliards d’euros, marquant une augmentation de quatre milliards en quelques mois seulement.
Cette réticence à investir dans des produits d’épargne plus traditionnels tels que les Livrets A ou les PEL intervient malgré un environnement récent de hausse des taux d’intérêt. Jusqu’à l’année dernière, cette hausse avait rendu les produits à capital garanti et défiscalisés nettement plus attractifs.
Toutefois, un changement de cap de la part des autorités monétaires, signalant une baisse des taux pour dynamiser une économie mondiale en berne, semble avoir refroidi les ardeurs des épargnants.
En dépit d’une inflation en recul, l’ombre d’un nouveau choc économique plane, incitant à une double réflexion avant d’engager les liquidités disponibles. Cependant, il est notable que l’épargne des Français reste élevée.
Les orientations changent, les épargnants se détournant par exemple des fonds immobiliers au profit des fonds euro, qui bénéficient de l’effet cliquet. Cet effet assure que les intérêts générés annuellement sont capitalisés, produisant à leur tour des rendements. Actuellement, les fonds euro constituent 60% des montants alloués à l’assurance-vie, témoignant d’un glissement vers des formes de placements perçues comme plus sûres ou plus rentables à long terme.
La transformation du paysage financier français souligne un équilibre délicat entre la recherche de sécurité dans le maintien de liquidités accessibles et le désir de tirer profit des opportunités de rendement, tout cela dans un cadre où l’assurance et la prévoyance semblent guider les décisions des ménages.
Ce phénomène interpelle les autorités financières qui observent attentivement ces tendances pour mieux comprendre les besoins et les comportements des citoyens en matière d’épargne et d’investissement.