Dans un monde hyperconnecté, la quatrième édition* du baromètre Ipsos/Macif révèle l’impact des écrans et des addictions sur la sécurité des jeunes.
La quatrième édition du baromètre des addictions, réalisée par Ipsos en collaboration avec la Macif et un collectif d’experts, dont des psychologues et addictologues, met en lumière les habitudes préoccupantes des jeunes de 16 à 30 ans en matière de technologies numériques, de consommation de substances addictives, de sécurité routière et de comportements à risque en général.
Ce constat alarmant souligne une réalité complexe : malgré une conscience accrue des dangers, la dépendance aux notifications et l’habitude de « faire plusieurs choses à la fois » persistent. Près d’un tiers des jeunes utilisant des moyens de transport individuels admettent s’être déjà filmés ou avoir pris des selfies en conduisant, une pratique non seulement dangereuse mais également interdite.
Environ 65 % des jeunes ont recours à leur smartphone pour une variété d’activités en déplacement, telles que passer des appels, envoyer des messages ou encore consommer des médias numériques. Cela concerne les utilisateurs de voitures, motos, scooters, et même de vélos.
Trois jeunes sur quatre sont bien conscients des risques encourus, pour eux-mêmes et pour autrui. Toutefois, 27 % confessent leur incapacité à ignorer les notifications de leur téléphone, et 30 % justifient leur comportement par l’habitude et la capacité présumée à multitâcher sans danger.
Parmi les jeunes qui regardent des films ou des séries en se déplaçant, 28 % déclarent le faire par impatience, ne pouvant reporter leur consommation de contenu. Cette impatience technologique est symptomatique d’une société de l’immédiateté où le temps d’attente devient insupportable pour certains.
Le rapport indique aussi que 78 % des jeunes régulièrement exposés à l’alcool, au cannabis ou à d’autres substances, y compris les écrans, expriment des troubles variés tels que mal-être, accidents, ou encore des difficultés financières. Ce chiffre révèle la profondeur du mal-être chez les jeunes, exacerbé par leurs habitudes de consommation.
L’étude suggère ainsi une nécessaire transformation dans les politiques de prévention, visant à adapter les mesures de sécurité et de prévention à cette nouvelle réalité numérique. Les institutions, écoles, et parents doivent jouer un rôle actif dans l’éducation des jeunes sur les dangers liés à l’utilisation des smartphones et autres écrans, particulièrement lors des déplacements.
*4ème édition du Baromètre « Addictions et leurs conséquences chez les jeunes » – Étude de perception IPSOS pour la Macif, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 3 500 jeunes âgés de 16 à 30 ans du 2 au 17 mai 2024