« 40 millions d’automobilistes » a publié le premier baromètre du contrôle technique automobile, en partenariat avec Autovision, pour mieux comprendre l’état du parc automobile en France et les comportements des conducteurs.
Ce baromètre vise à évaluer les tendances et les défis associés à la maintenance des véhicules sur le territoire national, soulignant ainsi son rôle crucial dans la sécurité routière.
Détails de l’étude et méthodologie
L’étude s’appuie sur les données de contrôle technique des véhicules ayant plus de quatre ans, capturant ainsi un spectre complet des automobiles en circulation. Ce baromètre, basé sur l’analyse des points de contre-visite fréquents, comme les pneumatiques et les essuie-glaces, révèle les aspects souvent négligés par les automobilistes.
Le partenariat avec Autovision, le seul centre de contrôle technique franco-français, renforce l’objectif de fournir des conseils pratiques aux conducteurs pour éviter les coûts supplémentaires liés aux contre-visites.
Impact du contrôle technique sur la sécurité routière
Le contrôle technique joue un rôle déterminant dans la réduction des risques routiers en permettant une surveillance régulière de l’état mécanique et environnemental des véhicules.
Avec des évaluations périodiques, il devient possible de garantir que les véhicules sur la route ne présentent pas de dangers, contribuant ainsi à une sécurité globale améliorée.
Résultats clés et observations du baromètre
L’analyse montre que le parc automobile contrôlé ne reflète pas essentiellement l’ensemble du parc roulant, avec une absence notable des véhicules les plus âgés qui sont généralement les plus nécessitants en termes de réparations. Cette tendance suggère que de nombreux véhicules qui devraient être inspectés échappent au système de contrôle technique, posant ainsi un risque de sécurité et de pollution.
En effet, les données révèlent une baisse significative de l’âge moyen des véhicules soumis au contrôle technique, avec un passage de 16,8 ans en 2019 à 13,42 ans en 2023. Cette tendance s’observe au sein des centres du réseau Autovision et contraste avec l’augmentation de l’âge moyen du parc automobile français, qui a augmenté de 11,2 ans en 2013 à 12,5 ans en 2022, selon l’UTAC-OTC (Organisme Technique Central du contrôle technique des véhicules).
Non-présentation des véhicules
Une explication notable de ces résultats est que de nombreux véhicules, notamment ceux de plus de dix ans, ne sont plus présentés aux contrôles techniques périodiques malgré leur caractère obligatoire pour tous les véhicules de plus de quatre ans.
Cette réticence s’est accumulée, notamment suite à la réforme du 20 mai 2018, qui a renforcé les exigences de réparation des défaillances critiques. Selon cette réforme, en cas de détection de défauts critiques, le véhicule doit être réparé immédiatement (dans les 24 heures) pour éviter son immobilisation
Conséquences sociales et économiques
Le coût des réparations, suite aux refus au contrôle technique, pose un problème majeur pour les propriétaires de véhicules plus anciens. Souvent, ce sont les contraintes économiques qui empêchent ces propriétaires de maintenir leurs véhicules en bon état.
Ce phénomène souligne des disparités sociales significatives et pose des questions sur les capacités économiques des ménages à maintenir des véhicules sécuritaires et non-polluants. Mais cela pose également le problème de véhicules mal entretenus, voire complètement hors d’état, qui continuent à circuler sur les routes.
Vers une politique publique plus Intégrée
Les conclusions de ce baromètre doivent inciter à la mise en œuvre de politiques publiques proactives pour encourager l’entretien des véhicules et faciliter l’accès au contrôle technique. Ces mesures sont essentielles pour préserver la sécurité routière et l’intégrité environnementale, tout en soutenant les conducteurs aux ressources limitées.
Ce premier baromètre du contrôle technique automobile ouvre la voie à une meilleure compréhension des défis liés à l’entretien automobile et à l’impact social des exigences de maintenance. Il constitue un pas important vers l’amélioration de la sécurité routière et la réduction des disparités sociales en matière d’accès à l’entretien automobile.