La MAE publie les résultats de la deuxième édition de son baromètre de la parentalité en collaboration avec OpinionWay. Cette étude analyse les interactions entre parents et enfants en s’intéressant à leurs inquiétudes, communes ou non, face au numérique.
L’enquête* révèle une préoccupation majeure autour du harcèlement et du cyberharcèlement. Un constat alarmant montre que 63 % des parents craignent que leur enfant soit victime de harcèlement, une augmentation par rapport à l’année précédente.
Du côté des jeunes, 52 % expriment la même inquiétude. Le cyberharcèlement est également une source d’angoisse, touchant 66 % des parents et 64 % des adolescents. Cette appréhension est encore plus prononcée chez les jeunes filles, avec 72 % d’entre elles qui redoutent d’être affectées, contre 56 % des garçons.
Par ailleurs, les risques liés aux écrans sont diversement perçus. Alors que 50 % des parents s’inquiètent de la possibilité que leur enfant développe une addiction aux écrans, seulement 22 % des jeunes partagent cette crainte. L’exposition à des contenus violents et à la pornographie est également plus redoutée par les parents que par leurs enfants, respectivement 47 % contre 34 % et 50 % contre 27 %.
La gestion des écrans au sein des foyers dévoile des contradictions. Bien que 86 % des adolescents pensent que leurs parents leur laissent une autonomie suffisante dans l’accès aux écrans, un parent sur quatre estime que les règles établies ne sont pas respectées. De même, 25 % des enfants admettent dissimuler une partie de leur activité en ligne.
En dépit de ces défis, la relation entre parents et enfants semble robuste et positive. 88 % des adolescents se sentent en confiance pour discuter avec leurs parents des sujets qui les préoccupent, et 92 % des parents affirment être à l’écoute de leurs enfants. La communication semble jouer un rôle clé dans le renforcement des liens familiaux.
Stéphane Coste, Directeur général délégué de la MAE, souligne l’importance de la prévention : « Le harcèlement et le cyberharcèlement sont des craintes désormais ancrées et partagées par les parents et les adolescents, particulièrement entre 10 et 14 ans, quand on favorise le développement de l’autonomie. Cette appréhension s’est renforcée avec le changement dans les outils à disposition des jeunes qui créent un continuum dans les relations entre le collège et la maison où les violences peuvent se poursuivre sur les réseaux sociaux. Cependant, les efforts de prévention menés par les acteurs de l’éducation permettent de libérer la parole petit à petit. Les enfants osent maintenant alerter leur entourage familial lorsqu’ils se retrouvent dans ces situations et c’est une très bonne chose. Notre rôle est de continuer d’accompagner les familles pour sensibiliser sur ce risque majeur et contribuer ainsi à mieux protéger les enfants. »
Cette étude met en lumière les défis de la parentalité moderne, où prévoyance, transformation et innovation se conjuguent pour adapter les pratiques éducatives et préventives aux réalités numériques d’aujourd’hui.
*L’enquête est menée en miroir auprès de 1 000 parents d’enfants de 5 à 18 ans, et de 500 enfants de 12 à 18 ans.