Dans un contexte où le cancer du sein touche plus de 60 000 femmes chaque année en France, une étude menée par l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’Inserm, l’Université Gustave Eiffel, et les Hospices Civils de Lyon, a exploré le délai de reprise du travail après traitement.
Publiée dans la revue Clinical Breast Cancer, une étude sur les différentes expériences vécues par les patientes atteinte du cancer du sein durant la phase de leur convalescence a été menée par l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’Inserm, l’Université Gustave Eiffel, et les Hospices Civils de Lyon. Celle-ci se base sur les données de l’Assurance Maladie.
Le diagnostic et le traitement du cancer du sein ayant progressé, l’attention se porte désormais davantage sur la qualité de vie post-traitement des survivantes. Le retour au travail, étape clé de ce parcours, varie considérablement d’une personne à l’autre. Les résultats montrent que, bien que la moitié des femmes reprennent le travail dans l’année suivant leur diagnostic, environ 40 % ne retournent que partiellement durant la seconde année et 10 % connaissent des interruptions prolongées de travail pouvant s’étendre jusqu’à trois ans.
La complexité du retour au travail est illustrée par le témoignage d’une participante : « Le médecin conseil m’a convoquée après 3 mois de temps partiel thérapeutique, et je l’ai vécue comme un rendez-vous culpabilisant ».
Le projet TRAVERSÉE (Trajectoires de soin et de retour au travail après le diagnostic d’un cancer du sein) sous la direction d’Alexandra Dima, chercheuse en psychologie de la santé, s’est penché sur le développement de méthodes d’analyse fines pour mieux comprendre ces trajectoires. « Il est de la responsabilité des services publics d’organiser au mieux le retour au travail des femmes après le traitement d’un cancer du sein. Nous avons besoin de mieux comprendre leurs trajectoires et comment ces femmes l’ont vécu », déclare Alexandra Dima. Ce projet s’inscrit donc dans une démarche d’innovation méthodologique et de prévoyance.
L’approche collaborative de l’étude, intégrant les patientes et professionnels de santé dans l’élaboration des statistiques, représente un aspect novateur, renforçant l’application pratique des résultats. Ces données permettent aux cliniciens de fournir un soutien personnalisé, facilitant un retour au travail réussi et adapté aux besoins individuels.
Les implications de cette recherche pour les professionnels de santé sont notables. Elles les aident à planifier des soins adaptés et soutiennent les patientes dans la gestion de l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Les auteurs de l’étude et les participants encouragent les patientes à se faire accompagner lors de cette transition significative, garantissant ainsi une meilleure gestion de cette période critique.