En réponse aux défis de croissance, Bruno Le Maire propose un plan audacieux pour 2024 : un produit d’épargne européen visant à mobiliser l’épargne dormante en faveur de l’innovation et de la transformation économique.
Face à une Europe en quête de relance économique, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a récemment mis en avant une initiative visant à stimuler la croissance au sein de l’Union européenne. En prévision d’une réunion avec ses homologues à Gand, il a plaidé pour la création d’un produit d’épargne européen.
Ce projet, prévu pour 2024, s’inscrit dans une démarche plus large visant à mobiliser les capitaux privés au service de la croissance et de l’économie réelle.
« Lançons dès 2024 un produit d’épargne européen dont nous définirons les caractéristiques, le rendement, avec les États volontaires », a déclaré le ministre de l’Économie. Le ministre souligne l’importance et l’urgence d’agir, même si cela implique de commencer avec un groupe restreint de pays. « Ce sera peut-être 2, 3, 4, 5 États, peu importe », précise-t-il, démontrant une flexibilité dans l’approche pour surmonter le défi de l’unanimité.
Le contexte européen actuel, marqué par une croissance atone, nécessite des mesures concrètes. Avec 35.000 milliards d’euros d’épargne en Europe, dont plus de 10.000 milliards stagnent sur les comptes bancaires, le potentiel est indéniable. Pour le ministre, il y a urgence à activer cette manne financière au service de secteurs clés tels que la recherche, l’innovation et l’emploi.
L’initiative s’inscrit dans le cadre plus vaste de l’Union des marchés de capitaux, un projet européen visant à intégrer davantage les marchés financiers des États membres. Cette intégration est perçue comme cruciale pour offrir aux entreprises un accès plus aisé au financement et aux citoyens de meilleures opportunités d’investissement. Le ministre critique ouvertement la lenteur des progrès dans ce domaine, marquée par une succession de communiqués peu concluants.
Outre le produit d’épargne, Bruno Le Maire propose des mesures complémentaires pour fluidifier le marché des capitaux. Une supervision européenne volontaire par l’autorité des marchés financiers européens, ainsi qu’une garantie pour la titrisation, figurent parmi les suggestions pour alléger les bilans bancaires et stimuler le crédit à l’économie.
L’ambition de Bruno Le Maire est claire : transformer l’épargne européenne en un levier actif de croissance. En brisant les chaînes qui entravent la fluidité des capitaux, il espère insuffler une nouvelle dynamique économique à l’Europe. Ce faisant, il met l’accent sur l’assurance d’une prospérité partagée, illustrant une volonté de prévoyance face aux enjeux économiques contemporains.
Le défi est de taille, et la réalisation de cet objectif nécessitera une coopération et un engagement sans précédent des États membres. Mais « l’appel de Gand » pourrait bien marquer un tournant décisif dans la quête d’une Europe plus intégrée et prospère.