Placée en garde à vue récemment, la « papesse des influenceurs » a été placée sous contrôle judiciaire avec une interdiction de gérer et une obligation de pointage dans l’attente de son procès. En effet, Magali Berdah sera jugée aux côtés de trois autres personnes pour des faits commis lorsqu’elle était à la tête d’une société de « courtage en matière d’assurance » et « conseil en investissement financier »
Un passif estimé à près de 2,5 millions d’euros
Les faits en question auraient été « commis à Nice et à Cannes, entre le 30 janvier 2014 et jusqu’au 31 juillet 2015, notamment en sa qualité de gérante de la SAS BA & CO placée en liquidation judiciaire le 30 juillet 2015 avec un passif estimé à près de 2,5 millions d’euros », a précisé le parquet. Cette société enregistrée à Nice, avait pour objet le « courtage en matière d’assurance, conseil en investissement financier et intermédiaire en opérations de banque ».
Entendue sous le régime de la garde à vue fin septembre dans cette affaire, Magali Berdah avait été placée sous contrôle judiciaire avec une interdiction de gérer et une obligation de pointage. Le procès, prévu le lundi 18 décembre, a finalement été renvoyé au 30 septembre 2024, la femme d’affaires de 42 ans ayant demandé et obtenu un report pour préparer sa défense.
Elle reste cependant soumise à ce contrôle judiciaire et ces décisions associées dans l’attente de la prochaine audience, programmée dans neuf mois.
Du banc des victimes, au banc des accusées
Les faits concernés sont donc antérieurs à la création, en 2017, de l’agence « d’e-influenceurs » Shauna Events, spécialisée dans les relations entre les personnalités issues de la TV et les marques.
Mais, elle qui était surnommée « la papesse des influenceurs » fait face à une vague de critiques de la part de plusieurs influenceurs qui ont collaboré avec son agence et à qui elle devrait de l’argent, notamment Maeva Ghennam. Cette dernière accuse Magali Berdah d’avoir escroqué « trop de personnes » et se dit « convaincue que sa rivale pourrait fermer sa société afin d’éviter de payer ses dettes ».
Magali Berdah a par ailleurs été vivement critiquée par le rappeur Booba. Il dénonce des pratiques frauduleuses de la part des « influvoleurs ». En réponse, la dirigeante de Shauna Events a décidé de porter plainte pour cyberharcèlement. Booba a, quant à lui, été convoqué à Paris par un juge d’instruction dans le cadre de cette plainte.
Parallèlement, des peines d’emprisonnement, parfois assorties de sursis, ont été requises début décembre à l’encontre de 13 personnes jugées à Paris lors d’un autre procès dans lequel elle est victime, pour leur participation au cyberharcèlement en meute à l’encontre de Magali Berdah.
Prochainement jugée pour “banqueroute et blanchiment”
Dans cette nouvelle affaire, elle est précisément renvoyée devant le tribunal correctionnel de Nice pour « banqueroute : tenue d’une comptabilité incomplète ou irrégulière » et « blanchiment : concours à une opération de placement, dissimulation ou conversion du produit d’un délit puni d’une peine n’excédant pas cinq ans ».
La banqueroute constitue un délit pénal qui sanctionne une gestion frauduleuse d’une société en situation de redressement ou de liquidation judiciaire. Les sanctions prévues pour ce délit peuvent aller jusqu’à 7 ans de prison et 100 000 euros d’amende.
Il est important de noter que Magali Berdah, quant à elle, conteste les faits qui lui sont reprochés.