L’assurance vie est un des placements préférés des Français. Avec le développement de la digitalisation sur le secteur de l’assurance, la souscription d’assurance vie en ligne devient de plus en plus importante.
Le digital est-il un facteur clé pour le développement de l’assurance vie de demain ?
J’en suis persuadé. L’année dernière Suravenir, compagnie d’assurance vie a réalisé le tiers de sa collecte en épargne en ligne grâce à une banque en ligne Fortuneo, mais aussi grâce à une vingtaine de partenaires externes au groupe, acteurs de l’assurance vie en ligne. Cela représente plus d’1,2 milliard d’euros collectés au travers de produits totalement digitaux, soit plus de 40 000 nouveaux contrats souscrits totalement dématérialisés (signature électronique, paiement en ligne…). Nous sommes convaincus que l’assurance vie est un produit qui se souscrira de plus en plus en ligne. Nos clients sont de plus en plus équipés en tablettes, smartphones, et nos applications sont conçues pour que l’on puisse souscrire sur n’importe quel support. Au sein de Suravenir, nous notons une progression régulière de la souscription en ligne de l’assurance vie, mais ce n’est pas une explosion comme certains pouvaient s’y attendre. En effet, la souscription d’assurance vie en ligne comme pour d’autres produits financiers a sa propre inertie.
De votre point de vue, les partenariats entre les acteurs historiques et les Fintechs concernant la vente de produits d’assurance vie en ligne est-elle la stratégie gagnante de demain ?
Nous nous reposons sur cette stratégie. Les quatre premières Fintechs en France qui se sont lancées sur la distribution d’assurance vie en ligne l’ont fait avec un contrat fabriqué par Suravenir. Cela prouve bien notre volonté de nous reposer sur ces nouveaux acteurs pour la distribution de produits d’assurance vie en ligne. Yomoni, le plus ancien de ces quatre acteurs n’a que 18 mois d’existence, mais en termes d’affaires nouvelles est notre 1er partenaire. Ces partenariats sont donc une réussite d’un point de vue commercial, mais sont aussi un facteur de dynamisme de cette activité.
Comment imaginez-vous l’assurance vie de demain ?
Il y aura deux tendances fortes. Premièrement, il faut que nous, assureurs, nous arrêtions de tout vouloir créer, réinventer nous-mêmes. Il faut que l’on ait la capacité d’aller chercher, importer des savoir-faire que d’autres acteurs ont développé. Un exemple, nous réalisons un tiers de notre activité avec les CGPI, et dans un produit que nous distribuons via ce canal, nous avons intégré le parcours de souscription mis en place par Yomoni, qui pour moi est la meilleure méthode qui se fait sur le marché. Alors pourquoi ne pas l’appliquer ? Il est indispensable d’aller chercher de l’expertise chez les Fintechs pour les intégrer dans nos réseaux de distribution traditionnels.
Deuxièmement, demain nous commercialiserons beaucoup plus d’unités de comptes que de fonds en euros. Nous utiliserons donc de plus en plus des mandats d’arbitrage, c’est à dire que le client confiera les clefs de son contrat d’assurance vie à des professionnels. Ces mandats seront mis en place soit avec des asset managers classiques, soit avec des robo-advisors. Certains de nos partenaires ont la capacité de mettre en place ces processus de gestion passive, gestion algorithmique. En tout cas, le fait de « prendre en mains » le client, dans le cadre de son contrat d’assurance, est une forte tendance de demain.
Quels sont pour vous les bénéfices d’un événement comme le TDAY ?
Ce que j’attends de ce genre d’événements, c’est l’échange d’expériences, surtout vu la qualité des intervenants présents. La vraie richesse de ce genre d’événements est de pouvoir échanger de façon totalement transparente entre des grandes entreprises comme Crédit Mutuel Arkéa et des acteurs de plus petite taille comme les Fintechs.
Propos retranscrit de l’interview Periscope Live de BERNARD LE BRAS – SURAVENIR – Président du Directoire pour le HUB-TDAY Insurance des 7 et 8 juin 2017.
Jean-Luc Gambey
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