Depuis l’introduction de la loi Pacte en 2019, qui a créé le statut de « société à mission » en France, de nombreuses entreprises du secteur de l’assurance ont embrassé ce modèle.
Le cabinet de conseil spécialisé dans la transformation RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale), Assurance for good, a publié récemment un livre blanc intitulé « Les sociétés à mission : un nouveau modèle pour l’assurance ? » Cet ouvrage explore les expériences et les meilleures pratiques de ces entreprises visionnaires qui ont adopté ce statut.
Un livre blanc pour promouvoir les sociétés à mission dans l’assurance
Le livre blanc d’Assurance for good tire sa force des témoignages des acteurs de l’assurance ayant opté pour la qualité de société à mission, offrant une perspective unique sur les raisons, les avantages et les défis liés à cette transformation. Pour garantir une vision complète, le livre blanc intègre également les points de vue d’autres parties et s’appuie sur des données clés fournies par la Communauté des Entreprises à mission.
Pour diffuser ce livre blanc et sensibiliser les acteurs de l’assurance à cette dynamique porteuse de valeurs, de sens et de durabilité, Assurance for good s’est associé à deux organisations professionnelles du secteur : PLANETE CSCA, le syndicat des courtiers d’assurance et la ROAM, qui rassemble des mutuelles. Ces partenaires ont contribué à la réalisation du livre blanc en apportant leur expertise et leur vision du marché.
Les pionniers de l’assurance à mission
Sur un total de 1294 entreprises à mission en France en octobre 2023, 97 d’entre elles appartiennent au secteur de la finance et de l’assurance. Parmi ces dernières, 20 sont des compagnies d’assurance. Ces entreprises à mission se divisent principalement en deux catégories : les courtiers et les mutualistes.
Les courtiers représentent 55 % de ces entreprises, parmi lesquelles on retrouve Gerep, Lola santé, As Solutions, et bien d’autres. Les mutualistes, comme la Maif, Tutélaire, Harmonie Mutuelle, et MGP, forment 30 % de ce groupe. De plus, deux sociétés anonymes (UMR et Wakam) et un groupe de protection sociale (Klesia) figurent également sur la liste.
« Notre gouvernance et nos collaborateurs étaient déjà sensibilisés à l’intérêt général et cela leur a paru naturel et logique que le Groupe adopte la qualité de société à mission. » témoigne Cécile Hoang Va, Responsable RSE de KLESIA
Bien que la majorité de ces 1294 entreprises comptent plus de 250 salariés, on dénombre 32 % de micro-entreprises, 36 % de PME, 23 % d’ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire), et une seule entreprise de grande envergure.
Ces entreprises ont adopté des objectifs sociaux et environnementaux, marquant ainsi leur engagement envers la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE). Plus de quatre ans après l’adoption de la loi Pacte, les 20 pionniers de l’assurance à mission ont adopté un nouveau modèle de gouvernance d’entreprise.
Vers une transformation durable et sociale
Le statut de société à mission ne se limite pas à une simple démarche de Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE). Il implique de formaliser des engagements sociaux et environnementaux précis, qui distinguent cette approche d’une politique RSE globale. Conformément à la loi Pacte, les entreprises doivent modifier leurs statuts pour inclure une « raison d’être » et un ou plusieurs « objectifs environnementaux et sociaux ». Cette démarche volontaire vise à intégrer la transformation sociale et environnementale dans l’ensemble des actions et de la stratégie de l’entreprise.
Pour ces entreprises à mission, les avantages sont nombreux. Selon Victor Besse, co fondateur et Chief Mission Officer (CMO) de Lola santé, « Être entreprise à mission est source de motivation, d’attractivité auprès des clients ainsi que des équipes, cela donne du sens au travail des collaborateurs. » En somme, cela contribue à une meilleure relation avec les clients, renforçant ainsi la confiance.
Cette transformation s’accompagne de mécanismes de suivi et de contrôle pour garantir l’engagement envers les objectifs sociaux et environnementaux. Les résultats sont mesurés annuellement et les modalités de suivi peuvent prendre la forme d’un comité de mission, composé de représentants des sociétaires, des clients, des salariés, des partenaires, et même de personnes extérieures. De plus, un organisme tiers indépendant (OTI) audite les résultats, dont le rapport doit être rendu public sur le site web de la société.
Cependant, en cas de non-exécution des objectifs statutaires, l’entreprise perd sa qualité de société à mission, ce qui peut entraîner des répercussions sur sa réputation. En fin de compte, ces entreprises montrent la voie vers une nouvelle ère de Responsabilité Sociale et Environnementale, encourageant d’autres acteurs de l’assurance à suivre leur exemple et à embrasser des pratiques plus durables et responsables.