Suite au tremblement de terre dévastateur qui a récemment frappé la région de Marrakech au Maroc, le réassureur Scor a fait une inquiétante constatation.
Cette dernière montre un écart significatif entre l’ampleur des dommages subis par le pays et le nombre de biens effectivement couverts par les assurances. Cette situation soulève une problématique majeure quant à la préparation et la prévoyance des habitants face à de tels risques d’événements catastrophiques.
Le Maroc a récemment été frappé par un tremblement de terre dévastateur de magnitude 6,8, faisant au moins, selon un bilan provisoire, 2 100 victimes. Alors que les forces de l’ordre et travailleurs humanitaires, travaillent sans relâche pour sortir les dernières personnes piégées dans les décombres, le réassureur Scor a fait amère découverte : de nombreuses maisons détruites, biens professionnels et véhicules n’étaient pas assurées.
Thierry Léger, directeur général de Scor, a souligné l’ampleur de cette catastrophe, non seulement en raison du nombre élevé de vies perdues, mais aussi parce que de nombreuses maisons n’étaient pas conçues pour résister à un tel événement.
De ce fait, leur assurance contre ce type de risque s’évérait compliqué. De plus, en dehors de Marrakech, les régions les plus touchées étaient principalement rurales et défavorisées : dans ces zones, la notion d’assurance demeurait peu répandue et hors de portée pour beaucoup.
Comparant la situation du Maroc avec celle de la Turquie également touchée par un séisme meurtrier en février dernier, Jean-Paul Conoscente, directeur général de la branche dommages du groupe Scor, note que le taux d’assurance au Maroc est nettement inférieur. Cette disparité devrait se traduire par un écart plus marqué entre les dommages économiques et les biens effectivement assurés au Maroc.
Face à l’ampleur des catastrophes naturelles qui ont récemment secoué la région, la Banque mondiale a entrepris d’évaluer les conséquences économiques de ces événements. Elle a estimé les pertes économiques causées par le tremblement de terre en Turquie et en Syrie à 34 milliards de dollars.
Parallèlement, le réassureur Swiss Re a évalué les coûts assumés par les compagnies d’assurance à seulement 5,3 milliards de dollars. En ce qui concerne le Maroc, dont le taux de couverture est encore plus bas, l’écart entre pertes économiques et pertes assurées devrait être plus important encore.
La situation difficile au Maroc rappelle le déficit de protection qui touche de très nombreuses régions à travers le globe.
Dès lors que les systèmes d’assurance font défaut, le drame humain engendré par les catastrophes naturelles se double d’un drame économique, exacerbant ainsi la situation initiale sur le long terme.