Insurtech France collabore avec l’Assurance en mouvement sur une série d’interviews de dirigeants d’Insurtechs. Nous avons échangé avec Laurent Barbagli, fondateur de Meetrisk, l’insurtech de data science au service de l’assurance maritime.
Qui êtes-vous et quel est votre parcours ?
Laurent Barbagli, fondateur de Meetrisk, une insurtech de data science au service de l’assurance maritime. Je suis dans l’assurance entreprises et maritime depuis les années 90, ayant été courtier chez Gras Savoye, risk manager au Club Med et chez Lafarge, et CEO d’Axa Matrix risk consulting.
Quelles sont vos passions ?
J’adore embarquer les personnes en donnant du sens à tous, tout au long des projets. Motivé également par l’innovation, je voulais réussir à l’injecter dans les opérations d’assurance au service des équipes métier. Mais je suis aussi également passionné par ma famille, l’opéra italien, la cuisine française et italienne !
Quelle est la genèse de la création de Meetrisk ?
J’ai été marqué par le modèle des assureurs crédit qui offrent un rating indicateur objectif du risque financier, duquel découlent la couverture et le prix de l’assurance. J’ai lancé Meetrisk pour développer ce business model sur des risques non financiers, le maritime, alors que le volume des data émises en temps réel a explosé et que les assureurs maritimes sont en recherche de profitabilité.
Quels sont les périmètres serviciels de votre insurtech ainsi que son apport dans ce périmètre ?
Meetrisk capte et intègre automatiquement les data en temps réel, calcule le risque et la tarification via un algorithme propriétaire. Enfin, nous valorisons et monétisons ces data en les injectant au cœur de toutes les opérations des assureurs maritimes. Nous améliorons le ratio combiné de nos clients en agissant sur la prime, mieux ajustée aux risques, ainsi que sur les frais liés à la gestion du contrat et des sinistres. Et enfin, nous répondons aux enjeux de décarbonation du fret maritime en calculant l’impact carbone des clients assurés.
Quels actuels constats faites-vous de l’assurance ?
Tirer toute la valeur de la data via des solutions innovantes, comme la data science, consiste pour les assureurs de continuer à exploiter leur matière première historique, à savoir… la data ! Mais en ne se limitant pas au passé (les statistiques sinistres) et en continuant à s’ouvrir à toutes les données en temps réel. C’est essentiel, alors que les business models de leurs clients comme le fret maritime sont chamboulés par les crises sanitaires, géopolitiques et l’évolution de la consommation mondiale.
Quelle est votre vision de l’évolution du secteur ?
Toute la chaine de création de valeur sera impactée par cette arrivée massive de données. De nouveaux acteurs comme Meetrisk vont émerger pour aider les assureurs à s’en saisir sur tous les piliers de cette chaîne : l’analyse du risque, la tarification, la détermination de l’engagement de l’assureur, la gestion du contrat et des sinistres.
Quelles sont vos convictions ?
L’assurance est un secteur de plus en plus concurrentiel avec une profitabilité sous pression. Savoir s’entourer pour valoriser toute la data présente et future sera l’élément déterminant pour permettre aux assureurs de consolider leur profit à long terme. Enfin, l’évolution des enjeux ESG rend indispensable la prise en compte par les assureurs de l’impact environnemental de l’activité de leurs clients. La data sera aussi au centre de ce défi.
Vous faîtes partie d’Insurtech France*, l’association de la tech et de l’assurance. Quel est son apport, selon vous, pour les acteurs du secteur ?
Cet apport est essentiel : le sentiment d’appartenance à une communauté, l’effet de levier sur le marché en favorisant la visibilité des acteurs et la mise en lumière du champ des possibles, ainsi que le soutien actif à la promotion de nos initiatives sur le marché.
* Voir interview de Pierre Bonodot, secrétaire général d’Insurtech France.