C’est une nouvelle tendance constatée récemment dans de nombreux secteurs d’activité,qui se vérifie également dans le monde de l’assurance : l’envolée du nombre de salariés boomerangs.
L’expression désigne des collaborateurs qui ont démissionné à la recherche de nouveaux horizons et décident de revenir. Une vraie tendance, à l’heure de la Grande Démission, qui peut s’avérer intéressante aussi bien pour le salarié que pour l’entreprise.
Selon une étude du réseau social LinkedIn, les salariés sont de plus en plus nombreux à revenir travailler chez un ancien employeur. Ils sont appelés « boomerangs », car ils reviennent à leur entreprise initiale, comme un boomerang qui revient à son point de départ après avoir été lancé.
Des salariés qui partent donc pour mieux revenir. Si ce phénomène n’est pas nouveau, il s’est intensifié ces dernières années. Suite à la crise sanitaire Covid-19, de nombreux salariés ont eu d’autres aspirations… au final, certains regrettent leur décision et tentent un retour. Dans un contexte de guerre des talents et de pénurie de main d’œuvre, cette tendance intéresse les entreprises : elle leur permet de s’attirer des talents expérimentés, tout en cherchant à minimiser les risques liés au recrutement de nouveaux employés.
D’après le baromètre LinkedIn de l’emploi, une enquête du réseau social publiée le 17 février 2023, la part des salariés français qui ont changé d’employeur, et qui sont revenus travailler dans une entreprise ou une organisation pour laquelle ils avaient déjà travaillé, a augmenté de 36 % entre trois ans.
L’étude a été réalisée à partir des données des membres du réseau social (26 millions en France) qui ont renseigné un nouvel employeur sur leur profil LinkedIn entre 2019 et 2022. Ces salariés « boomerangs » restent encore minoritaires : 2,38 % en 2022 contre 1,75 % en 2019, mais leur nombre est en croissance. Et d’après une autre étude publiée en avril 2022 par la société américaine UKG, 60 % des Français ayant quitté leur emploi pendant la pandémie regretteraient leur ancien poste. Quant aux entreprises, elles connaissent des difficultés de recrutement inédites. Selon une étude de la Dares et de Pôle Emploi, les tensions sur le marché du travail sont au plus haut depuis dix ans. Au total, sept métiers sur dix étaient concernés en 2021.
Revenir, oui, mais pas n’importe comment
Pour que l’effet boomerang fonctionne, il est important que le collaborateur ait quitté l’entreprise dans de bons termes, de façon professionnelle. L’employeur ne doit pas se sentir trahi. Un salarié qui a dit du mal de son entreprise sur les réseaux sociaux, qui a rapporté à ses collègues des éléments confidentiels risque de ne pas se voir décerner le tapis rouge. Globalement, on ne gagne rien à salir sa réputation dans un univers professionnel où les choses se savent vite.
Le collaborateur boomerang doit bien réfléchir aux raisons pour lesquelles il souhaite revenir. Bien souvent, il se positionne sur un poste d’un niveau supérieur, dans lequel il pourra mettre en œuvre des compétences nouvelles. Sa connaissance de la concurrence peut également constituer un atout. L’entretien d’embauche constitue une étape clef permettant aux deux parties de jouer cartes sur table.
« Du côté des employeurs, les relations sont moins tendues avec les démissionnaires », décrit Michaël Obadia, dirigeant du cabinet de recrutement Upward, interrogé par Les Échos et cité par Le Point. « Avant, entre un salarié et son entreprise, on était sur une sorte de mariage. Maintenant, on voit davantage la relation comme un contrat. Il y a moins d’affects dans le fait de démissionner parce que les entreprises ont intégré le fait que le salarié est là pour une durée plus courte qu’auparavant. » Surtout, l’employeur connaît déjà les compétences du salarié… qui maîtrise les outils et la culture de l’entreprise.
Les Ressources Humaines maîtrisent bien le concept de l’onboarding, à savoir la phase d’intégration des collaborateurs.
De plus en plus d’entre elles réfléchissent désormais à l’offboarding ou la façon d’accompagner les salariés qui partent afin de s’enrichir d’un retour d’expérience et de se quitter en bons termes. Pour permettre, pourquoi pas, de continuer à écrire, plus tard, une histoire commune ?
Source : baromètre LinkedIn.