Une entreprise sur trois a vu ses risques augmenter en 2022

Cette année, la 6e édition du baromètre QBE de la gestion des risques des PME et ETI françaises rendue publique à l’occasion des rencontres AMRAE enregistre une augmentation du niveau de risques pour un dirigeant sur trois (33 %).

Après une année 2021 marquée par l’optimisme des dirigeants, le niveau de risque enregistré cette année est considéré comme un des plus hauts après celui de 2020 durant la crise sanitaire (46 %).

Entre guerre en Ukraine, crise énergétique et inflation, la conjoncture a avant tout un effet sur les risques financiers et les risques humains. En effet, le baromètre enregistre notamment une baisse de moral des collaborateurs et une hausse des démissions. Face à l’augmentation de ces difficultés, la gestion des risques s’impose comme le deuxième pilier sur lequel repose le plus la compétitivité des entreprises (44 %) après la stratégie commerciale (49 %) et devant l’innovation et la R&D (34 %).

Une montée en puissance des risques financiers

Comme chaque année, les risques humains sont en tête des inquiétudes des PME et ETI françaises (73 %) et tout particulièrement celles du secteur du commerce (82 %). Parmi eux, se trouvent en première place les arrêts maladie et les maladies professionnelles (60 %), suivis des accidents du travail (56 %) et des difficultés de recrutement (54 %).

Aussi, 40 % des leaders appréhendent le risque de gestion des ressources humaines. Le moral et la motivation des collaborateurs semblent être au cœur de leurs préoccupations actuelles, dans un contexte de marché tendu où les recrutements sont de plus en plus difficiles.

Ainsi, 58 % des dirigeants d’entreprises observent une baisse de motivation de la part de leurs collaborateurs et 45 % attestent d’une hausse significative des démissions au sein de leur entreprise.

Concernant les autres types de risques mesurés, la situation se maintient globalement : les risques matériels (50%) et les risques de marché (45 %) restent les deux autres risques du podium auxquels les entreprises font face. En revanche, après une forte baisse en 2021, les risques financiers sont en hausse de 6 points.

Témoignant d’un regain de l’incertitude face à une conjoncture économique complexe, près de la moitié des entreprises (41 %) dit faire face à des risques financiers. Inflation, prix de l’énergie, difficultés de financement… toutes les catégories de risques financiers évaluées s’intensifient en tendance ou significativement cette année. Le top 3 des risques émergents liés à la crise économique compte ainsi l’inflation à 33 %, soit une hausse de 15 points par rapport à 2021, la variation des prix des énergies à 29 % et la variation des cours de matières premières à 26 %.

Un risque cyber toujours plus présent

Cités cette année par 32 % des dirigeants, les risques immatériels font figure d’éternelle lanterne rouge dans le classement de leurs préoccupations. Pour autant, ils peuvent porter atteinte aux entreprises, notamment lorsqu’on évoque le risque cyber qui préoccupe 20 % des répondants.

Alors que les cyberattaques touchent désormais toutes les catégories d’entreprises, le risque a été exacerbé en 2022 en lien avec les tensions géopolitiques actuelles. Ainsi, seules 83 % des entreprises s’estiment capables de gérer une cyberattaque, contre 88% en 2021. Une confiance qui globalement s’amenuise et un constat clair pour près d’1 dirigeant sur 10 qui se dit catégoriquement incapable de faire face à cette menace. Un résultat en hausse de 4 points comparé à 2021.

Dans ce cadre, le suivi de la sécurisation des données représente l’un des fers de lance des chefs d’entreprises. En effet, 51 % des répondants ont déjà renforcé leurs dispositifs de cybersécurité, et ils sont désormais 35 % de plus à l’avoir prévu dans un avenir proche. Paradoxalement, seuls 17 % des interrogés pensent que les risques immatériels nécessitent un accompagnement externe spécifique, qu’ils requièrent plutôt pour contrer les risques humains, matériels et de marché.

Confiance, mais besoin d’accompagnement

En comparaison avec 2021, le niveau de confiance des dirigeants se maintient : la grande majorité des entreprises (96 %) estime être en mesure de maîtriser totalement (29 %) ou partiellement (67 %) les risques. En cette période d’incertitude, la gestion d’une situation de crise devient un enjeu majeur. Elle est d’ailleurs citée par 43 % des dirigeants comme l’opération la plus délicate dans la gestion de leurs risques, contre 28 % l’année passée. Suivie de près par la mise en place et le suivi du plan d’action (41 %).

Une situation épineuse et compliquée à gérer, tout particulièrement par manque de temps (66%) et de ressources qualifiées dédiées (52 %). Dans ce climat tendu entre préoccupations sociétales et crises successives, plus d’une entreprise sur deux exprime un besoin d’accompagnement, tout particulièrement pour contrer les risques humains (73 %). Pour les aider et les conseiller dans cette gestion des risques, elles se tournent majoritairement vers l’inspection du travail (62 %).

Les assureurs et courtiers, quant à eux, descendent du podium (48 %). Concernant leurs attentes envers les acteurs de l’assurance, les entreprises reviennent sur leurs missions premières : une information complète à propos de la prise en charge des sinistres (91 %) ainsi que l’adéquation de l’offre aux besoins (88 %).

Même si 90 % des dirigeants se déclarent satisfaits de l’accompagnement de leur assureur en gestion des risques, ce chiffre est à nuancer, car seuls 15 % des répondants sont très satisfaits (contre 13 % en 2021). « Les assureurs et courtiers pâtissent d’un réel manque d’identification sur le volet conseil. La pédagogie est à renforcer auprès des entreprises qui continuent d’être fragilisées par la crise économique. Les acteurs de l’assurance sont des partenaires de premier choix pour les aider à poursuivre leurs activités et doivent être identifiés comme tels » analyse Delphine Leroy, directrice générale de QBE France.

Le baromètre QBE constitue un bon moyen de prendre du recul et de se positionner par rapport aux risques inhérents à son activité et à son secteur.

(1) Étude réalisée par téléphone du 12 au 30 septembre 2022 auprès d’un échantillon de 302 dirigeants, DAF, responsables en gestion de risques, d’entreprises privées de 50 à 4999 salariés. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de taille d’entreprise, secteur d’activité et région d’implantation. Les résultats ont été pondérés par ces mêmes critères.

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