Réseau de femmes mais aussi d’hommes de l’innovation, Pink Innov’ a pour ambition « d’expliquer, d’illustrer et de faire vivre l’innovation en facilitant son application concrète dans les entreprises. »
En publiant un Livre Blanc intitulé Innovation responsable, une décennie pour agir, Pink Innov’ livre 75 témoignages de dirigeants engagés, faisant part de leur expérience et de leur conception du rôle que doivent jouer les entreprises dans les mutations de notre société. Concernant l’assurance, les groupes APICIL et IMA figurent en bonne place dans ce recueil, esquissant les transformations et innovations à venir du secteur.
La démarche et les ambitions du projet
Pink Innov’ avait déjà fait paraître un premier Livre Blanc en octobre 2021, visant à mieux appréhender les diverses tendances d’innovation responsable en cours au sein des entreprises, ces tendances s’étant accélérées du fait de la pandémie. Or comme le souligne la Présidente de Pink Innov’ Hélène Campourcy, en introduction de ce nouveau Livre Blanc 2022, « les résultats de cette étude de 2021 se sont avérés très surprenants. Même si les dirigeants des différentes organisations donnent de plus en plus de crédit à l’intégration de la RSE dans leur stratégie d’innovation, cette orientation reste très disparate en fonction des secteurs. »
En effet, beaucoup de chemin reste à faire malgré les divers mouvements en marche. Pink Innov’ a par exemple dressé le constat que 40% des répondants de 2021 ont admis ne pas savoir si les Objectifs de Développement Durable (ODD), formulées par l’ONU, « étaient pris en compte ou non dans la stratégie de leur entreprise. » D’après Hélène Campourcy, « certains avouent même ne jamais en avoir entendu parler, tandis que d’autres évoquent les contraintes business ou le manque de rentabilité pour ne pas lier le concept d’innovation et les principes RSE. »
Ainsi à travers ces 75 témoignages, la démarche de Pink Innov’ avec ce nouveau Livre Blanc est de « mettre à disposition des entreprises quelques sources d’inspiration, au travers de dirigeants qui partagent leur définition de l’innovation responsable, et l’illustrent de cas concrets et transposables, » souligne Hélène Campourcy. Il a donc été demandé aux dirigeants et personnalités témoignant dans ce Livre Blanc de répondre aux 3 questions suivantes : Qu’est-ce que pour vous l’innovation responsable ? Donnez un exemple concret au sein de votre entreprise ? Quelles sont pour vous les prochaines étapes ?
Le témoignage d’APICIL : place à l’intrapreneuriat !
Livrant son témoignage, Marie-Christine Eudes, Directrice Innovation & Services pour le groupe APICIL, se veut pragmatique dans sa vision de l’innovation, reprenant la définition de l’OCDE : « l’innovation, c’est chercher à améliorer constamment l’existant. Dans le domaine économique, cela se traduit par un nouveau produit, service ou processus pouvant être directement implémenté et répondant aux besoins du consommateur. L’innovation se distingue ainsi de l’invention ou de la découverte par le fait qu’elle puisse être immédiatement mise en œuvre par les entreprises, dans le but d’obtenir un avantage compétitif. » Naturellement, cette innovation doit respecter la raison d’être du groupe APICIL : « accompagner toutes les vies, toute la vie, tout en respectant les critères de RSE que nous avons à cœur de mettre en œuvre. »
Le credo d’APICIL est ainsi « l’implication des collaborateurs au cœur de l’innovation », afin de « redonner du sens et matérialiser leur engagement » notamment lorsqu’il s’agit de répondre « aux nouveaux besoins et comportements des clients. »
Concrètement, cette politique s’est traduite par la création d’une communauté « d’ApiNovateurs » avec lesquels ont été menés « des projets d’accompagnement de start-ups autour de nouveaux services de prévention » (programme Apicil Santé Prévention, et programmes « UP’ICIL » de préincubation…) Chaque start-up bénéficie ainsi de l’aide d’une « Team Parrainage », avec un bénéfice à retirer des deux côtés : « cette immersion hors-les-murs permet à nos collaborateurs de se confronter et de se former à d’autres méthodes de travail et à d’autres visions. Il s’agit d’éléments clés qu’ils sauront faire infuser en interne. »
Ces programmes d’accompagnement ont ouvert la voie à une nouvelle forme d’innovation, « l’intrapreneuriat ». Il s’agit de permettre à des collaborateurs d’APICIL de créer leur propre entreprise, dans le but de répondre à « de nouveaux besoins qui ne sont pas couverts par les projets internes du groupe. »
Ainsi comme l’explique Marie-Christine Eudes, « l’intrapreneuriat peut permettre au collaborateur de s’épanouir au travers de la création de projets innovants au sein même de l’entreprise. Ce dispositif est un véritable levier pour la marque employeur, la première saison 2022 de ce programme a été pleine de promesses. » APICIL prévoit ainsi une saison 2023 encore plus ambitieuse : outre le programme Intrapreneuriat by APICIL, une seconde formule nommée Intrapreneuriat by Horizon 24 est en cours d’élaboration. Celle-ci sera réservée aux collaborateurs souhaitant développer « des concepts pour le Groupe APICIL qui s’inscrivent dans le plan stratégique d’APICIL HORIZON 2024. »
Groupe IMA : « ne pas opposer performance et responsabilité ! »
Livrant son témoignage au nom d’Inter Mutuelles Assistance (IMA), Catherine Lardy, en charge des sujets d’innovation, affirme « l’attachement de son groupe depuis toujours à la valeur de responsabilité puisque notre modèle est celui de porter secours, rendre service. » Elle met en garde toutefois contre l’erreur de trop souvent « cantonner l’innovation responsable à une innovation dite sociale et la distinguer ainsi des innovations technologiques. Si l’innovation reste cantonnée à un écosystème particulier, nous n’y arriverons jamais. »
Elle invite ainsi à « ne pas opposer performance et responsabilité, en particulier en termes d’innovation. Aujourd’hui, la performance ne se limite plus aux notions de résultat financier, elle devient globale et embrasse tous les pans de l’entreprise. »
La responsable de l’innovation livre quelques exemples d’innovations technologiques ayant permis de sauver des vies, menées dans le cadre de partenariats :
- mise en place avec le groupe PSA (aujourd’hui STELLANTIS) de l’E-call, dispositif embarqué dans le véhicule « pouvant déclencher un appel d’urgence même si les occupants du véhicule ne sont pas en capacité de le faire. »
- des expérimentations sont menées depuis deux ans avec Thales Alenia Space, afin de pouvoir recevoir des appels en zone non couverte par le réseau téléphonique via le satellite Galileo.
« Parce qu’une seconde et une parfaite localisation peuvent sauver une vie, ces innovations technologiques constituent indéniablement un bien commun », explique Catherine Lardy.
Pour l’avenir, la spécialiste évoque la révolution prochaine des réalités immersives « qui vont profondément modifier l’apprentissage, la formation, le travail, les relations, le divertissement… Elles vont donc nécessiter encore plus de responsabilité, que ce soit autour du hardware nécessaire, de la consommation énergétique ou de la prise en compte éthique de ces solutions. » Des sujets tels que les NFT, les crypto-monnaies et le métavers, qui suscitent à la fois engouement et anxiété, seront aussi confrontés à ces mêmes enjeux. Or « en permanence, la préoccupation bénéfice / risque doit sous-tendre nos actions et nos réflexions d’entité dédiée à l’innovation », prévoit-elle.
Des propos à mettre en parallèle avec ceux d’Hélène Campourcy : « l’innovation responsable est source de progrès et d’opportunités business, mais elle doit plus que jamais s’inscrire dans un progrès humaniste. Économie circulaire, écoconception, innovation régénérative, biosourcing… bon nombre de concepts accompagnent l’innovation pour créer de nouvelles formes de valeur et de modèles, alignés avec nos enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux. »