Le marché des technologies pour les femmes est en pleine expansion. Initialement centrées sur la grossesse et la procréation, ces innovations s’intéressent aujourd’hui au bien-être général des femmes.
Un secteur prometteur, qui intéresse de plus en plus les investisseurs, mais dans lequel les freins demeurent élevés.
2021 a été une année charnière pour l’industrie de la FemTech. Les investissements mondiaux en Capital risque ont franchi pour la première fois la barre du milliard de dollars, selon les données de PitchBook.
Le marché est porté par des géants comme l’entreprise Flo Health qui a développé une application de santé féminine basée sur l’intelligence artificielle pour soutenir les femmes à chaque étape de leur cycle de leur vie. L’entreprise a levé un total de 75,5 millions et sa valorisation est estimée à 800 millions en 2021.
En parallèle, Progyny, qui aide à gérer les coûts et à trouver les ressources nécessaires au traitement de la fertilité, se négocie actuellement à 37,10 dollars, soit 186 % au-dessus de son prix d’offre (13 dollars).
En Suisse, la première saison de Tech4Eva, une plateforme d’innovation et un programme d’accélération FemTech uniques en Suisse, a rencontré un très grand succès. Fruit d’un partenariat lancé le 8 mars 2021 entre le Groupe Mutuel et l’EPFL Innovation Park, elle vise à promouvoir les nouvelles technologies en faveur de la santé des femmes. Les 30 start-ups sélectionnées, parmi 110 candidatures du monde entier, ont réussi à lever près de 60 millions de francs suisses.
Des décisions d’investissement prises par… des hommes
Mais en dépit de ces avancées, la FemTech subit des freins que ne connaissent pas les autres secteurs innovants. « Le secteur reste sous-évalué notamment en raison de nombreux tabous toujours présents (la menstruation, le bien-être sexuel, la fertilité ou encore la ménopause…). Ces dernières années, la rhétorique sexiste contre les entreprises technologiques féminines n’a fait que ternir leur image et repousser les investisseurs » souligne Maxim Manturov, responsable du conseil en investissement chez Freedom Finance Europe, société de financement personnel numérique, dans une tribune pour le média Forbes France. « L’obtention de capitaux est ainsi le plus grand défi pour ces dernières malgré une libération de la parole sur ces sujets féminins. D’autre part, atteindre les décideurs, principalement des hommes, qui contrôlent les budgets et les amener à comprendre l’analyse de rentabilité et le potentiel de croissance de solutions à destination des femmes représente un autre challenge. Les FemTech sont encore confrontées au manque de recherche, de financement, d’éducation et d’acceptation culturelle de la santé des femmes comme une priorité ».
La problématique de la gestion des données personnelle est également saillante dans ce secteur, qui repose essentiellement sur la collecte de datas privées.
France FemTech, un collectif engagé
Etrangement, le marché de la FemTech est encore souvent considéré comme un marché de niche alors qu’il concerne la moitié de la population mondiale, soit 4 milliards de personnes. Peut-être parce que plus de 90 % des venture capitalists américains sont des hommes ! En France, les femmes sont encore peu nombreuses dans l’insurtech.
Mais les choses pourraient bien changer. Le collectif France FemTech réunit ainsi les entrepreneur.e.s de la FemTech française en vue de créer un hub dynamique, de déconstruire les tabous, de communiquer et de collaborer. De quoi contribuer à un nouveau positionnement pour la FemTech… pour le plus grand bénéfice des femmes.
Sources : sites Internet et données FemTech France
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