Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes 2022, les équipes d’Allianz Research menées par Ludovic Subran ont analysé l’écart de rémunération entre les sexes, en Europe.
15 % : c’est le niveau moyen de l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans la population active à l’échelle européenne. Reflétant principalement des taux d’activité plus faibles et une vie professionnelle plus courte, l’écart de retraite est plus de deux fois plus élevé.
Les raisons de ces écarts de revenus font l’objet de débats, en sociologie et en économie notamment, pour quantifier la part qui revient à des constructions sociales (division sexuée du travail avec des métiers et filières moins bien rémunérées ; contraintes ou préférences individuelles liées à l’éducation conduisant à des professions moins rémunératrices, nombre d’heures travaillées, pauses dans les carrières professionnelles, freins dans les carrières, etc.) ou à une discrimination sexiste plus évidente lorsqu’il s’agit de comparer des différences individuelles pour un poste et un métier strictement identique.
Des écarts de revenus ressentis à l’heure de la retraite
Si le manque à gagner des femmes était investi dans un actif sûr offrant un rendement annuel de 1 % sur la durée, Allianz Research estime qu’il pourrait générer 45 410 euros en moyenne à l’âge de la retraite (29 544 euros en Espagne, 43 920 euros en Allemagne et 49 100 euros en Italie). En France, les écarts importants de revenus nets selon l’âge et le sexe font que cette somme pourrait atteindre 60 714 euros pour les femmes à l’âge de la retraite. Dans le contexte d’un actif sûr offrant un rendement annuel de 3 %, ces écarts de revenus entre les sexes s’élèveraient à 71 500 euros en moyenne dans l’UE, à 73 000 euros en Allemagne, à 51 300 euros en Espagne et à 94 300 euros en France, ainsi qu’à 81 300 euros en Italie.
Politique volontariste pour faire changer les choses
Majoritairement moins bien payées, les femmes sont aussi moins souvent promues à des postes de direction et bénéficient par conséquent moins souvent que les hommes des salaires supérieurs qui vont avec. Dans ce contexte, Allianz Research considère que les décideurs politiques doivent égaliser les chances et donner aux femmes les moyens d’agir en prenant des initiatives telles que le relèvement du plancher salarial, le soutien au retour des femmes sur le marché du travail après le congé de maternité grâce à l’augmentation des structures de garde d’enfants, l’allongement du congé parental partagé et/ou des incitations fiscales, et l’augmentation de la représentation des femmes aux postes de décision politiques et économiques.
Source : communiqué de presse Allianz Research.
Rapport complet (en anglais) à découvrir ici.