La Fédération Française de l’Assurance (FFA) annonce des chiffres record concernant les cotisations en assurance-vie, après une année 2020 difficile. Celles-ci ont atteint un total de 13,2 milliards d’euros pour le mois d’octobre, avec une collecte nette de 2,7 milliards d’euros. La crise sanitaire ayant fait évoluer les pratiques d’épargne des Français, les produits en unités de compte tirent de plus en plus leur épingle du jeu. Autre signe d’évolution des mentalités, l’attrait croissant pour les fonds d’investissement durable.
Le communiqué de la FFA livre un certain nombre de chiffres-records relatifs à l’assurance-vie :
- 13,2 milliards d’euros de cotisations en assurance-vie, un niveau record pour un mois d’octobre. En comparaison, cela représente une hausse de 2,3 milliards d’euros par rapport à octobre 2020, et une hausse de 1,1 milliard d’euros par rapport à octobre 2019, soit avant la crise sanitaire.
- Le montant des prestations versées sur octobre 2021 reste stable, à 10,5 milliards d’euros.
- Il en résulte une forte croissance de la collecte, se chiffrant à 2,7 milliards d’euros : un tel niveau n’avait plus été atteint depuis septembre 2019.
- Depuis le début de l’année, 124,5 milliards d’euros de cotisations ont été versés, soit une hausse de 31,4 milliards par rapport à la même période de 2020 (+2,9 milliards par rapport à la même période 2019).
- La collecte depuis le début de l’année s’établit à 18,5 milliards d’euros, ce qui représente une hausse spectaculaire de 22,1 milliards d’euros par rapport à la même période l’an dernier. Toutefois le niveau de la même période en 2019 n’est pas encore atteint, l’écart étant de 3,9 milliards d’euros.
Ainsi à fin octobre 2021, les encours des contrats d’assurance vie ont atteint 1 861 milliards d’euros, soit une progression de 6 % sur un an.
Les nouveaux records de l’assurance-vie en unités de compte
Pour un mois d’octobre, l’assurance-vie en unités de compte inscrit également différents records :
- 5 milliards d’euros de cotisations
- 3,4 milliards d’euros de collecte nette
L’excellence des chiffres est également à souligner depuis le début de l’année :
- 47,4 milliards d’euros de cotisations en unités de compte
- 30,5 milliards d’euros de collecte nette
Les tendances observées confirment le contexte de baisse des fonds en euros au profit des unités de compte : celles-ci correspondent désormais à 38% du total des cotisations en assurance-vie, sur le mois comme sur le début de l’année. Ce même taux était de 35 % en 2020 et 28 % en 2019.
140 000 PER ouverts en octobre
Sur les 140 000 assurés supplémentaires ayant ouvert un Plan Epargne Retraite, 103 000 d’entre eux sont de nouveaux assurés. Les 37 000 restants ont procédé au transfert d’autres contrats d’épargne retraite. Ces chiffres marquent une progression des adhésions de 55% par rapport au mois d’octobre 2020, et une hausse des cotisations de 60% : 479 millions d’euros ont été versés en octobre au titre des cotisations. En ajoutant les 606 millions d’euros ajoutés au titre des transfert, le total des versements sur octobre s’élève à 1,1 milliard d’euros, la collecte nette à 367 millions d’euros.
Depuis le début de l’année, 1 018 000 nouveaux assurés ont été recensés, représentant 11,7 milliards d’euros de versement. La collecte nette est de 3,3 milliards d’euros.
Ainsi à fin octobre, les PER comptabilisent 2,4 millions d’assurés pour 26,1 milliards d’euros de provisions mathématiques.
Quels enseignements tirer ?
Pour Franck Le Vallois, directeur général de la Fédération Française de l’Assurance, le retour à des niveaux antérieurs à la crise sanitaire montre l’attachement des Français envers les produits d’assurance-vie : « L’assurance vie est un produit très apprécié des Français. Les chiffres d’activité depuis le début de l’année le confirment et signent un retour à la situation pré pandémique. A une différence majeure près : l’épargne accumulée par les Français pendant la crise sanitaire. »
En effet, entre mars 2020 et mars 2021, les Français ont mis de côté 142 milliards d’euros supplémentaires, selon un pointage réalisé par la Banque de France. Malgré tous les désastres que la crise a pu engendrer, de nombreux salariés, bénéficiant du chômage partiel et confinés à domicile, ont de fait réalisé des économies et ont pu épargner davantage.
Les investissements durables au service de la relance de l’économie ?
Après ce temps d’épargne, le temps de réinvestir pour relancer l’économie serait-il venu ? Franck Le Vallois semble en être convaincu, notamment au moyen des fonds Finance Durable ou labellisés « Relance » : Les fonds Finance Durable et Relance sont un moyen de stimuler notre économie que les assureurs promeuvent. Nous en sommes fiers et continuerons de jouer notre rôle d’investisseur au service de la relance et de la transition écologique. »
La FFA souligne dans son communiqué la progression nette de ces fonds, que ceux-ci soient orientés vers des thématiques environnementales, sociales ou portés spécifiquement vers la relance de l’économie. En hausse de 16% par rapport à la fin de l’année de 2020, les fonds Finance Durable des assureurs (labellisés ISR, Greefin ou Finansol) s’élèvent à 133,8 milliards d’euros. Alors que sur la même période, l’ensemble des fonds placés en assurance-vie ont augmenté de seulement 1,4%.
Les fonds labellisés « Relance » proviennent d’unités de compte pour 70% d’entre eux : la FFA y voit le signe de « la volonté des Français d’accompagner et de soutenir la relance durable de l’économie française. » Cette progression se vérifie également dans les investissements entrepris par les assureurs : au 30 septembre ceux-ci ont investi 25,6 milliards d’euros dans les fonds de capital-risque, et 6 milliards d’euros dans les fonds labellisés « Relance ». Ces fonds affichent ainsi une croissance à deux chiffres par rapport à la fin de l’année 2020, respectivement de 25 et de 20%.
Si la dimension éthique des investissements pèse indéniablement de plus en plus lors du choix des produits, il est à noter que le pragmatisme entre également en ligne de compte : les fonds d’investissement durables ont montré leur résilience durant la crise sanitaire, réalisant généralement des performances supérieures aux business traditionnels.
La bonne tenue de l’assurance-vie constitue-t-elle un levier de poids pour engager la relance durable de l’économie ? Le directeur de la FFA, Franck Le Vallois n’en doute pas : « Au-delà des incitations à consommer pour relancer la machine économique, transformer l’épargne de court terme et non productive en assurance vie est un formidable levier pour financer l’économie productive et les projets de long terme des entreprises, tout en répondant aux besoins des épargnants. »