Embedded insurance ou assurance embarquée, difficile de ne pas passer à côté, c’est le terme du moment ! Ce qui est cependant plus difficile est de connaître son sens. En Europe et notamment en France, nous sommes toujours en train de nous poser la question et c’est normal. Nous parlons aussi d’assurance affinitaire, d’assurance connectée, d’assurance à la demande ou encore d’assurance intégrée, ce qui peut porter à confusion. Prenons donc des exemples en Europe, en Asie et en Amérique pour tenter d’y voir plus clair.
Wakam, acteur français sur le continent européen
De l’ancien nom de La Parisienne Assurances qui ne vous est peut-être pas inconnu, Wakam est un créateur français d’assurances sur mesure en marque blanche pour les professionnels et leurs clients. Il est expert en portage de risques et en gestion de sinistres.
Sa plateforme permet d’avoir accès à diverses fonctionnalités et de configurer un produit en quelques secondes pour ensuite l’intégrer sur le site internet. Les clients sont des assureurs, des courtiers, des insurtechs et des acteurs qui ne font pas partie du domaine de l’assurance. Par exemple, Zego et GoodsID sont des partenaires de l’entreprise.
À l’aide d’une API et d’une gestion de polices par le biais d’une blockchain privée, la technologie de Wakam est fluide, rapide, sécurisée et automatisée. Le déploiement des produits a la possibilité de se réaliser dans 13 pays européens en seulement quelques semaines.
Définie comme une entreprise à mission, son objectif à long terme est de se développer à l’international et de se positionner en tant que leader de l’assurance digitale en Europe. Pour elle, l’assurance embarquée est l’avenir. Sa protection assurantielle est parfaitement intégrée aux produits et services qu’elle couvre et facilite aussi bien la souscription qu’une tranquillité d’esprit au client final.
L’interview de Franck Pivert (Wakam) et Loÿs de la Soudière (GoodsID) par Thomas Hugues
L’assurance du marché asiatique en Chine et en Inde
Ping An en Chine et Artivatic.ai en Inde sont 2 acteurs qui bousculent le secteur de l’assurance avec l’apport de leurs outils et techniques.
Ping An est une holding chinoise, dont les filiales ont des activités dans l’assurance, qui est devenue l’un des plus grands groupes d’assurance au monde. Elle possède des technologies de pointe, plus de 220 millions d’assurés et plus de 611 millions d’internautes à travers ses écosystèmes de santé et de services financiers, automobiles et de ville intelligente.
Depuis 3 ans, la société soutient les communautés rurales en protégeant, entre autres, les médecins et les enseignants de village dans 9 provinces et régions autonomes chinoises. Ce n’est pas tout, car depuis sa création, la compagnie a créé un vaste portefeuille de plateformes professionnelles dans plusieurs secteurs en les intégrant dans sa plateforme assurantielle. Cela lui permet de vendre de l’assurance via ces canaux. Un article lui est consacré.
Sur le même continent se trouve l’Indienne Artivatic.ai, une plateforme numérique SaaS qui fournit des services d’assurance et de santé. Ses solutions d’intelligence artificielle aident à stimuler l’innovation et la collaboration avec, par exemple, des flux de travail intuitifs, une intégration transparente, des données analysées, une évaluation individuelle des risques et une tarification dynamique.
Les réclamations sont automatisées, la fraude fait preuve de prévention et les ventes s’effectuent de manière numérique. C’est un outil tout-en-un qu’offre l’insurtech à ses clients, comme les assureurs, les réassureurs ou les courtiers. Ceux-ci ont d’ailleurs la possibilité de le mettre en place en seulement quelques jours.
La plateforme parvient à capter les besoins en temps réel et à créer des produits basés sur ces derniers. L’expérience client est donc optimale et les économies financières et de temps s’effectuent facilement. L’insurtech collabore avec Google, Microsoft ou encore IBM, des grands acteurs mondiaux.
Tesla avance d’un cran dans l’assurance américaine
Le constructeur de véhicules électriques Tesla venu tout droit des États-Unis fait affront au marché thermique en étendant ses parts et en vendant de plus en plus d’automobiles à batterie rechargeable.
Après s’être lancée en Californie, l’entreprise apparaît aujourd’hui au Texas où sa nouvelle offre, exclusive dans cet État, se base sur le comportement du conducteur avec une cotisation d’assurance qui évolue en fonction. 5 critères de risque permettent d’établir un score limité à 100, à savoir le non-respect de la distance de sécurité, la conduite agressive dans les virages, le nombre de notifications d’alerte de collision frontale, le temps de freinage et la désactivation du pilote automatique.
Le véhicule fournissant lui-même les données nécessaires à l’aide de ses capteurs, le produit d’assurance n’a pas besoin d’y installer un outil spécifique. Selon Tesla, les conducteurs économisent entre 20 et 40 % en moyenne sur leur cotisation et les meilleurs d’entre eux peuvent espérer plus. Le démarrage est un score de 90 sur 100.
D’autres différences sont importantes par rapport aux offres concurrentes, à savoir la non prise en compte du sexe, de l’âge et la sinistralité antérieure, et une cotisation basée sur l’usage en direct. L’assurance de Tesla n’opère qu’aux États-Unis, reste à déterminer quand elle arrivera sur notre continent.