Selon un communiqué du Swiss Re Institute intégrant plusieurs études mondiales, le temps passé dans la nature est un élément clé bénéfique à notre santé mentale et physique. La biodiversité se dégrade et il est devenu primordial aujourd’hui de conserver le plus possible d’espaces verts. Les assureurs ont le pouvoir de prévenir les risques et de couvrir l’intégration de nouveaux domaines naturels dans les milieux urbains. C’est un réel enjeu de santé publique !
Un constat au niveau international alarmant
La perte de la biodiversité, incluant la dégradation des écosystèmes, est maintenant reconnue comme l’un des deux défis environnementaux de notre siècle avec le changement climatique. La recherche mondiale a démontré à plusieurs reprises que la biodiversité soutient nos systèmes économiques et sociaux en répondant à nos besoins vitaux, à savoir l’alimentation, l’accès à l’eau potable, le logement et la santé.
En plus du changement climatique, cette perte est liée à l’utilisation humaine de la terre et de la mer, l’exploitation des ressources naturelles, la pollution, les espèces envahissantes. Il faut alors inverser la tendance et aider à libérer les avantages qui vont de pair avec la biodiversité.
Ce sont par certaines actions que nous arriverons à conserver cette biodiversité, à commencer par la réduction des facteurs précédemment énoncés. Puis, à créer des zones plus vertes et à investir dans la régénération et la restauration.
Swiss Re Institute : la biodiversité entre 2 sujets à surveiller
D’une part, les études internationales montrent que la pollution atmosphérique et sonore, la hausse des températures et la perte de cette biodiversité ont des conséquences négatives sur notre santé mentale. Le coût des maladies mentales va continuer d’augmenter en passant de 2 500 milliards de dollars en 2010 à 6 000 milliards de dollars en 2030. La pandémie mondiale du Covid-19 et les confinements à la chaîne ont entraîné une baisse de bien-être. Associé à cela, le manque d’accès à la nature et aux espaces verts n’a pas arrangé les choses. D’après le Swiss Re Institute, 60 millions de dollars d’économie peuvent être réalisés en 9 ans, grâce au temps passé dans la nature qui diminuerait de 1 % l’impact financier de ces maladies.
D’autre part, le nombre de maladies cardiovasculaires et de cas s’accroît avec la situation. Leur coût était d’environ 863 milliards de dollars il y a 11 ans et pourrait passer à 1 044 milliards de dollars en 2030. Diverses recherches révèlent que la proximité avec les espaces naturels dans les grands ensembles urbains, comme au Canada ou au Brésil, le pourcentage de prévalence des maladies cardiovasculaires et du diabète, en comparaison à des zones d’habitation éloignées, diminue. Selon l’organisme suisse et avec le même taux d’impact financier des maladies, l’économie dans 9 ans serait de 10 milliards de dollars.
L’assurance et de la réassurance en action
La nature présente des effets bénéfiques nombreux et variés pour notre santé et nous permet aussi de lutter contre les conséquences néfastes de la surdensité urbaine sur notre santé. Lors de vagues de chaleur, la mortalité est plus faible dans les zones où la végétation est plus importante. L’accès à des zones calmes et vertes nous expose moins à la pollution de l’air et à la pollution sonore, ce qui réduit, entre autres, ce risque de décès.
Tout l’enjeu de l’assurance et de la réassurance se trouve ici. La prévention des risques est l’essence même de l’assurance. Le domaine doit aider à fournir plus d’accès à d’environnements naturels ou d’espaces verts. Les arbres dans les villes rafraîchissent et purifient l’air et offrent un lieu de détente et d’activité physique. Quant aux toits écologiques, ils permettent de mieux isoler, de consommer moins d’énergie, de garder l’eau de pluie et de s’intégrer dans le paysage.
Ces éléments amènent à réduire la chaleur et les problèmes respiratoires, tout en préservant la santé mentale des individus. L’amélioration permet de réduire les frais médicaux et de limiter les coûts pour l’ensemble des acteurs, que ce soit pour les sociétés, les compagnies d’assurances ou les assurés. Les nouveaux aménagements peuvent de ce fait être assurés contre plusieurs risques, comme les départs d’incendie ou le gel des tuyaux, ce qui encourage leur construction et leur mise en place.
Dans plusieurs pays du monde, l’assurance privée pour la santé mentale n’en est qu’à ses débuts. Elle a été retardée par les traditions culturelles, la stigmatisation de la recherche d’aide, les contraintes de souscription et un manque de reconnaissance d’intérêt de la part des consommateurs. C’est ainsi que l’important déficit mondial de protection de la santé mentale est un pool de risques et d’opportunités pour le secteur assurantiel. Les acteurs du domaine doivent appuyer plus que jamais sur la prévention précoce et la collaboration avec les employeurs.
Pour résumer, la biodiversité permet d’améliorer la santé humaine et de diminuer les maladies mentales et cardiovasculaires. Le secteur de l’assurance a donc un rôle important dans ce défi mondial, que ce soit au niveau humain ou financier. C’est pour cela aussi que Swiss Re a annoncé un partenariat avec l’une des plus grandes plateformes internationales de santé mentale, Wysa. Ils désirent créer et développer ensemble une application destinée à résoudre en partie la problématique.
Nous pouvons voir aussi l’exemple de La Banque Postale qui affirme son engagement en faveur de la biodiversité.