Il ne fait aucun doute que les personnes travaillant dans le secteur de l’Assurance ont été confrontées à des défis importants au cours des derniers mois. Comme dans beaucoup d’autres secteurs, l’un des obstacles immédiats à surmonter a été le passage massif à un nouveau modèle de travail à distance. Pour les assureurs, la dépendance historique à l’égard des communications en face à face et de la paperasserie physique a rendu cette transition loin d’être facile.
Pour rendre les choses encore plus difficiles, de nombreux assureurs ont également constaté une augmentation spectaculaire du volume des déclarations de sinistre des clients. Qu’il s’agisse de pertes d’exploitation et de fermetures d’entreprises ou de couvertures santé et vie personnelles, les demandes de nouvelles polices et de nouveaux sinistres continuent d’affluer.
Dans l’ensemble du secteur, la pandémie a mis en lumière de multiples pratiques et systèmes qui ne sont plus adaptés à leur finalité. Elle a obligé les entreprises à se réévaluer et à évoluer afin de survivre au climat actuel et de se préparer à un avenir incertain. Pour beaucoup, une partie de cette évolution a consisté à adopter de nouvelles technologies et à numériser les services.
L’essor des technologies de l’Assurance et de l’InsurTech
Bien que le marché de l’Assurance connaisse une croissance constante depuis plusieurs années, les défis posés par la pandémie ont entraîné une hausse significative des investissements et de l’adoption. Ainsi, la COVID-19 a été un catalyseur inattendu de l’innovation dans le secteur de l’Assurance. Il a été rapporté que l’appétit des investisseurs pour les technologies de l’Assurance a battu tous les records au troisième trimestre 2020, avec 2,5 milliards de dollars US levés au cours de 104 transactions dans le monde.
Il existe de nombreux exemples différents de la manière dont les technologies modernes aident actuellement les assureurs à combler les lacunes et à continuer à fournir leurs services, tout en se conformant aux dernières directives gouvernementales. Par exemple, les clients ne pouvant pas se rendre au bureau pour des réunions en face à face, les processus d’authentification ont été revus. Les assureurs mettent désormais en place des applications d’identification pour s’assurer de manière sûre et pratique que les personnes sont bien celles qu’elles disent être. En attendant, et dans un autre effort pour limiter les contacts directs avec les clients, des drones sont utilisés en cas de dommages matériels, afin de collecter les images numériques nécessaires à la présentation d’une demande d’indemnisation.
D’autres assureurs utilisent des technologies modernes – telles que l’intelligence artificielle et l’analyse prédictive – afin d’évaluer efficacement les risques et de fixer les tarifs. Par exemple, lors des fermetures nationales et régionales, les examens médicaux non urgents ne peuvent, bien entendu, pas avoir lieu en face à face. Avant la pandémie, c’était souvent une exigence pour les polices d’assurance-vie. Par conséquent, de nombreuses entreprises se sont tournées vers les données médicales antérieures, en utilisant un mélange d’intelligence artificielle et d’analyse prédictive pour recueillir les informations nécessaires.
Partir de la base
À mesure que les assureurs continueront à prendre conscience des avantages de ces technologies modernes, leur utilisation dans l’ensemble du secteur ne pourra que s’accroître. Après tout, elles pourraient ouvrir un monde de possibilités pour les entreprises et leurs employés, tant en termes de commodité que d’avantage concurrentiel. Les informations fondées sur des données qu’elles produisent pourraient contribuer à accroître la productivité, à améliorer l’expérience du client et à augmenter la rentabilité. Toutefois, le succès à long terme de toute technologie moderne dépend de la mise en place d’une infrastructure adéquate pour la soutenir. Pour en récolter les fruits à l’avenir, les assureurs devront en jeter les bases dès aujourd’hui.
Traditionnellement, l’intégration des données – ou le processus par lequel les utilisateurs peuvent donner un sens aux données – a été un processus long et fastidieux. La consolidation de toutes les données au sein d’une organisation afin de fournir une vue unique et unifiée est un défi et, lorsque de nouvelles technologies sont ajoutées au mélange, les équipes informatiques peuvent avoir du mal à suivre.
C’est là qu’une « Logical Data Fabric », qui repose sur la virtualisation des données, peut être utile. Elle crée une architecture qui est à la fois agile et capable de s’adapter aux technologies modernes, tout en rendant l’impact des changements technologiques négligeable. En produisant une vue logique unique de toutes les données stockées dans une organisation – quel que soit leur emplacement ou leur format – cette technologie peut donner aux entreprises un avantage, en leur permettant d’accéder à toutes les informations rapidement et facilement. C’est un impératif pour les assureurs, car chaque élément d’information doit être pris en compte lors de l’évaluation des risques. Qu’il s’agisse de dossiers médicaux, de parcours de navigation sur le web ou même de données sensorielles provenant de bâtiments et de voitures, les assureurs doivent pouvoir voir le « tableau complet » à tout moment.
Si les derniers mois ont présenté de nombreux défis pour les assureurs, ils ont également créé de nombreuses opportunités. Les technologies modernes et l’ouverture nouvellement établie pour les adopter sont susceptibles d’avoir un impact durable sur l’ensemble du secteur, et les entreprises continueront à en récolter les fruits pendant les années à venir. Toutefois, en ce qui concerne la transformation digitale, afin de se préparer à la réussite future, les assureurs devraient donner la priorité à la création d’une architecture intégrant l’agilité – et la virtualisation des données. Ce n’est qu’alors qu’ils pourront être prêts pour la suite.
Tribune de Laurent Chailley, Sales Director Denodo EMEA francophone pour les Secteurs Finance, Banque & Assurance