Les softs skills « s’opposent » aux hard skills (les compétences techniques). Elles représentent des compétences qui ne sont pas souvent prioritaires dans les écoles et sont des compétences avant tout comportementales.
Mal comprises des salariés, les soft skills sont davantage perçues comme une source de pression supplémentaire, voire un frein à l’évolution de leur carrière plutôt qu’une opportunité, selon l’étude d’OpinionWay* pour Dropbox.
- Seulement 20% des salariés français voient bien ce que sont les soft skills
- Juger les salariés sur leurs soft skills en entreprise est considéré comme arbitraire pour 67% d’entre eux
- Les trois premiers critères sur lesquels être évalués selon les salariés français : l’implication dans le travail (70%), le savoir-faire (59%) et l’esprit d’équipe (50%)
- Une évaluation basée sur les soft skills est vue comme une pression supplémentaire pour 62% des salariés, voire même comme un obstacle à leur évolution de carrière (45%)
- 74% des salariés reconnaissent en revanche l’intérêt des soft skills pour cerner le potentiel et les qualités d’un candidat.
Un hiatus entre salariés et managers
Une nette majorité de salariés (70 %) ignorent ce que sont les soft skills. Tel est le premier enseignement de l’étude OpinionWay réalisée pour Dropbox auprès d’un échantillon de plus de 1000 salariés français. Sans surprise, ce concept est bien plus familier aux CSP+. En effet, 43 % affirment savoir ce que sont les soft skills contre seulement 18 % des CSP-. De même, parmi les 29 % qui affirment connaître ce concept, 42 % des managers, soit presque deux fois plus que les répondants qui n’en encadrent pas (23 %). On peut donc constater que malgré le nombre d’ouvrages qui sont consacrés aux soft skills depuis plusieurs années, le concept n’a pas encore pénétré les mentalités au niveau des salariés, en particulier ceux qui n’ont pas de responsabilités managériales. Cette différence de langage peut amener un hiatus entre ce que les managers évaluent et ce sur quoi les salariés s’attendent à être évalués.
L’expertise et l’implication dans le travail restent le principal critère d’évaluation pour les salariés
Sans tenir compte de la nomenclature relative aux soft skills, les salariés estiment que l’implication dans le travail (70 %) et le savoir-faire ou l’expertise technique (59 %) sont les deux premiers critères sur lesquels un salarié devrait être évalué. L’esprit d’équipe, considéré comme une soft skill, n’arrive qu’en troisième (50%). Seule une minorité estime au contraire que le salarié devrait être évalué en premier lieu sur sa personnalité (23 %), sa créativité (22%) ou sa flexibilité (21%). L’intelligence émotionnelle, qualité très prisée des managers, ne constitue un critère d’évaluation prioritaire que pour 8 % des salariés, marquant une nette séparation entre les attentes des personnels encadrants et celles des encadrés. Globalement, les salariés estiment qu’être évalués sur des critères autres que des compétences intellectuelles et techniques est trop subjectif (63%) et constitue une pression supplémentaire (62% en moyenne contre 67% selon les femmes). Toutefois, notons que 56 % jugent une telle évaluation bénéfique, et 53 % trouvent cela motivant.
La méfiance domine
Pour 76 % des sondés, l’accent mis sur les soft skills peut représenter un frein pour la promotion des employés introvertis, par définition moins aptes à se mettre en avant, faire preuve d’aisance à l’oral, ou encore adopter une posture de leadership. Autre réserve : l’exigence des entreprises en matière de soft skills inciterait les salariés à se présenter sous un faux jour afin de réussir individuellement pour 68 % des salariés. 66% admettent que juger les salariés sur leurs soft skills peut freiner la promotion d’employés compétents. Enfin, pour 61% des salariés, privilégier les soft skills risque de favoriser le “copinage”. Il semblerait que les salariés souhaitent des garde-fous pour éviter tout abus ou toute évaluation injuste, mais sont conscients qu’un candidat ne se résume pas qu’à un savoir-faire ou une expertise, il doit également contribuer positivement à la vie de l’entreprise.
Un levier à l’embauche pour le recruteur comme pour le candidat
Pour les trois quarts des sondés (75 %), les soft skills permettent à un candidat de témoigner de son aptitude et de sa motivation, mais sont difficilement évaluables lors d’un entretien d’embauche (74%). Ils reconnaissent en revanche l’intérêt des soft skills pour cerner le potentiel et les qualités d’un candidat (74 %). S’ils sont une majorité (67 %) à estimer que les soft skills peuvent introduire un biais lors de l’embauche, une minorité (47 %) déclarent qu’elles ne devraient pas être prises en compte du tout. A noter que si elles sont plus méfiantes que les hommes sur l’évaluation des soft skills, les femmes reconnaissent davantage l’utilité de soft skills pour le candidat qui souhaite démontrer son aptitude et sa motivation (81 % contre 70 %) comme pour le recruteur qui a besoin de cerner ses qualités (79 % contre 69 %).
Pour consulter les résultats de l’étude, cliquez ici
*L’étude d’OpinionWay pour Dropbox a été réalisée entre le 21 et le 27 février 2020 auprès d’un échantillon de 1030 personnes représentatif de la population française des salariés du secteur privé âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. L’échantillon a été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview).