Protection de l’enfance : quel rôle pour les assureurs ?

Placés sous la protection de l’ASE, des milliers d’enfants grandissent dans l’ombre d’un système défaillant. Alors que certains acteurs privés s’engagent, le monde de l’assurance reste encore largement en retrait.

Ils sont plus de 300 000 enfants en France à relever de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).  Une protection censée leur garantir sécurité, soins et stabilité. Mais derrière les chiffres, une réalité alarmante : de nombreuses failles subsistent, en particulier concernant la santé physique et mentale de ces enfants. Une situation dénoncée par la médecin et chercheuse Céline Gréco, cheffe de l’unité douleur et soins palliatifs de l’hôpital Necker, dans un portrait publié par Carenews le 8 avril 2024.

Ancienne enfant placée, Céline Gréco a vécu de l’intérieur les failles du système. Elle évoque une enfance marquée par les violences, des années de silence et une prise en charge tardive qui l’a sauvée « in extremis ». Aujourd’hui, elle agit sur tous les fronts : à l’hôpital, avec la création d’unités mobiles de détection des violences intrafamiliales ; au sein de l’association Im’PACTES, qu’elle a fondée pour améliorer les conditions de vie des jeunes placés ; et bientôt, via des centres d’appui à l’enfance, qui proposeront un accompagnement médical et psychologique de proximité.

Au-delà de l’émotion que suscite son parcours, une question se pose : qui doit prendre le relais là où l’État faillit ? Quels rôles peuvent jouer les acteurs du secteur de l’Assurance dans cette mobilisation autour de la protection de l’enfance ?

Une urgence silencieuse

“ Depuis une étude de 1998, nous savons qu’un enfant de l’ASE perd 20 ans d’espérance de vie en raison des traumatismes qu’il subit”, alerte Céline Gréco, dans Carenews.  En effet, selon une étude épidémiologique, relayée par le magazine Scientific American, l’espérance de vie d’adultes, ayant vécu de nombreuses maltraitances dans l’enfance, peut réduire de 20 ans. Un chiffre alarmant mais peu médiatisé qui questionne notre système de protection sociale.

“Il faut enfin que la question soit prise à bras le corps !”. Il devient urgent de renforcer la détection précoce des violences, d’offrir un suivi médical digne de ce nom, et de penser un accompagnement au long cours, bien au-delà des 18 ans.

Un enjeu de société et de solidarité pour les assureurs

À l’heure où les valeurs de solidarité, de prévention et de responsabilité sociale sont de plus en plus mises en avant par les acteurs du secteur de l’assurance, la protection de l’enfance constitue un enjeu indispensable. 

Covéa Protection Juridique avait, en 2024, annoncé la signature d’une convention de mécénat avec l’association L’Enfant Bleu – Enfance Maltraitée, visant à soutenir les victimes de maltraitance dès l’enfance. 

Cette même association a, par ailleurs, lancé une campagne de communication choc, il y a quelques mois, destinée à faire réagir le public et à briser l’omerta sur la maltraitance infantile. 

Pourtant, bien que certaines entreprises du secteur agissent ponctuellement en faveur de la protection de l’enfance, nous n’avons trouvé aucune initiative mise en place pour répondre aux besoins particuliers des enfants de l’ASE. 

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