Le Baromètre 2025 d’Europ Assistance révèle une mutation accélérée vers des transports plus durables, entre arbitrage budgétaire et transition énergétique.
Le Baromètre Mobilité 2025, réalisé par Ipsos pour Europ Assistance, dresse un état des lieux instructif des transformations à l’œuvre dans les usages de déplacement des Européens. Si la voiture individuelle reste prédominante avec 86 % de possession moyenne, elle évolue dans ses formes, ses usages et ses alternatives. L’essor des motorisations hybrides et électriques témoigne d’un glissement progressif vers une mobilité moins carbonée, bien que freinée par des contraintes financières.
Le développement des modes de transport alternatifs, marche, vélo électrique, transports en commun, traduit une volonté affirmée de réduire l’empreinte écologique, tout en recherchant des solutions économiquement viables. En 2025, six Européens sur dix déclarent avoir déjà modifié leur mobilité quotidienne en ce sens. Une dynamique qui s’accompagne d’une évolution structurelle dans la manière de penser la mobilité, plus intégrée, partagée et multimodale.
En France, la voiture demeure reine… malgré les signaux de changement
Côté français, les résultats confirment un attachement très fort à la voiture, avec 89 % des foyers équipés d’au moins un véhicule, dont 40 % parcourent plus de 10 000 kilomètres par an. Toutefois, cette domination s’accompagne d’un usage plus raisonné. Si la marche connaît un regain d’intérêt (91 % de pratique régulière), les nouvelles mobilités restent marginales, avec un recul marqué de l’usage du covoiturage, des trottinettes et de l’autopartage.
Le budget mobilité moyen chute à 113 euros par mois par personne, contre 159 euros dans le reste de l’Europe, ce qui renforce les arbitrages économiques au détriment d’une transition écologique plus rapide. Le coût reste en effet le principal frein à l’achat de véhicules électriques, cité par 62 % des Français, tandis que seulement 22 % envisagent une telle acquisition dans les douze prochains mois.
La mobilité multimodale s’impose comme nouveau standard européen
Le rapport met également en lumière une tendance forte à la diversification des usages. En 2025, 54 % des automobilistes européens utilisent aussi les transports en commun, et 48 % recourent au vélo. Cette hybridation des parcours répond à la fois à des contraintes d’accès, à l’évolution des modes de vie et à une meilleure intégration des infrastructures. Près d’un tiers des personnes interrogées jugent que des aménagements urbains dédiés les inciteraient à utiliser davantage leur vélo ou leur trottinette.
Cette mutation implique une adaptation des offres d’assurance et de services associés. Plus de la moitié des propriétaires de vélos envisagent désormais une couverture d’assistance, marquant l’émergence de nouveaux besoins dans un paysage de la mobilité en pleine recomposition. Pour les acteurs du secteur, l’enjeu est clair : accompagner cette transformation avec des produits souples, connectés, et intermodaux.
Une opportunité stratégique pour le secteur de l’assurance
Face à cette nouvelle réalité, le secteur de l’assurance doit accélérer sa transformation. Il s’agit de développer des solutions adaptées aux nouvelles formes de mobilité, intégrant par exemple l’autopartage, la location de courte durée ou encore les mobilités douces dans les périmètres de couverture.
Les acteurs doivent également prendre en compte les mutations comportementales, en proposant des services innovants liés à la prévention, au suivi de l’empreinte carbone, ou encore à la mobilité verte. Comme le souligne Pascal Baumgarten, directeur général Europe du Nord et Mobilité chez Europ Assistance, la capacité à offrir une solution de poursuite de voyage alternative, via une carte virtuelle de budget mobilité, devient un levier différenciant fort.