Absentéisme au travail : une légère baisse en 2024

L’absentéisme en entreprise, en légère baisse en 2024, reste marqué par une hausse des arrêts longs. Fatigue, manque de reconnaissance et sentiment d’inéquité influent fortement sur la motivation des salariés français.

Selon une récente étude menée par le Groupe Diot-Siaci et l’institut IPSOS, le taux d’absentéisme en France atteint 4,84 % en 2024, marquant une légère baisse par rapport à l’année précédente. Toutefois, la durée moyenne des arrêts maladie progresse pour atteindre 21,5 jours, la plus élevée depuis la pandémie de Covid-19. Les absences longues, supérieures à 90 jours, dominent largement le phénomène, représentant plus de la moitié du taux global.

Cette enquête révèle une nette différence selon les âges. Les salariés de moins de 35 ans subissent davantage l’absentéisme perlé – arrêts courts mais fréquents –, trois fois plus que les plus de 55 ans. Le taux lié aux accidents de travail et maladies professionnelles reste élevé à 0,78 %, dans la continuité d’un pic enregistré en 2023.

Les maladies ordinaires ou saisonnières (grippe, gastro-entérite, etc.) constituent désormais la première cause d’absentéisme, touchant 54 % des salariés absents, contre seulement 44 % l’année précédente. La fatigue arrive ensuite, particulièrement marquée chez les jeunes de moins de 25 ans, suivie par les risques psycho-sociaux et les troubles musculosquelettiques.

Paradoxalement, 89 % des salariés affirment être investis dans leur travail, mais seuls 36 % d’entre eux se disent « très investis ». La motivation semble fragile, puisque 53 % déclarent avoir ressenti ponctuellement un manque d’enthousiasme. Si une majorité exprime des sentiments positifs, comme l’épanouissement ou la sérénité, 18 % restent affectés par le stress et 13 % se sentent insuffisamment soutenus par leur entreprise.

Le télétravail apparaît comme une innovation bénéfique en matière de santé au travail : 67 % des télétravailleurs affirment avoir évité des absences grâce à cette pratique, soulignant néanmoins les inégalités d’accès selon les catégories socioprofessionnelles.

Malgré un environnement professionnel jugé agréable par 81 % des salariés, le sentiment d’inéquité reste fort. En effet, 37 % des sondés perçoivent un traitement différencié selon le statut (cadres/non-cadres), l’âge ou le sexe. Ces tensions hiérarchiques contribuent aux difficultés relationnelles internes pour 28 % des répondants.

Concernant l’attachement à leur entreprise, 70 % des salariés affirment leur confiance, mais seuls 26 % envisagent d’y rester durablement. Les principales raisons envisagées pour quitter leur poste incluent une rémunération jugée insuffisante, un manque de perspectives d’évolution et une reconnaissance insuffisante.

Enfin, l’étude pointe une réalité contrastée : 79 % des salariés trouvent du sens à leur activité professionnelle et 84 % parviennent à équilibrer vie privée et vie professionnelle. Toutefois, une part significative (40 %) considère que leur travail n’est pas suffisamment valorisé, et 45 % jugent que leurs efforts restent non récompensés. La Directrice Conseil QVCT-Prévention de Diot-Siaci, Sabeiha Bouchakour, souligne que « l’engagement des salariés français reste fort, mais leur motivation se révèle fragile face au manque de reconnaissance et aux perceptions d’inéquité ». Cette situation requiert donc une attention accrue des entreprises à la qualité du management et à la signification du travail quotidien.

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