À l’occasion de la Journée de la Femme Digitale le 17 avril dernier, focus sur une entrepreneure qui incarne une vision sensible et engagée de l’innovation technologique.
Le 17 avril 2025 a marqué une nouvelle édition de la Journée de la Femme Digitale, événement devenu essentiel pour mettre en lumière les femmes qui transforment le numérique. Alors que moins de 30 % des professionnels du secteur digital sont des femmes, et que leur présence dans les postes de direction technique plafonne à 10 %, cette journée invite à questionner les inégalités persistantes dans un domaine stratégique pour la société. Pour les acteurs de l’assurance, du patrimoine, ou encore de la data, favoriser la diversité des talents est un levier incontournable d’innovation responsable.
Un parcours à la croisée des disciplines, entre mathématiques, IA et mode
Parmi les profils emblématiques de cette dynamique, Céline Delaugère incarne un itinéraire audacieux. Mathématicienne de formation, diplômée de Paris-Dauphine et de l’École des Mines, elle s’impose d’abord dans le monde de la mode internationale avant de retourner à ses premières amours : la science et la technologie. En 2019, elle fonde Eva Engines, une startup spécialisée dans l’intelligence artificielle générative, qui révolutionne le processus de création dans l’industrie du luxe en transformant des croquis en visuels réalistes, tout en limitant l’impact carbone lié au prototypage. Finaliste des LVMH Innovation Awards et des ANDAM Fashion Innovation Awards, Eva Engines illustre la convergence réussie entre IA, design et durabilité.
Pour une technologie éthique, traçable et inclusive
L’engagement de Céline Delaugère ne s’arrête pas à la mode. Cofondatrice de MyDataMachine, elle milite pour une gestion responsable des données. Cette entreprise franco-indienne vise à produire des bases de données éthiques, traçables, orientées vers l’inclusivité. Une approche essentielle à l’heure où les biais algorithmiques menacent de reproduire, voire d’aggraver, les inégalités sociales. À travers ces projets, Céline défend une vision humaniste de la technologie, dans laquelle les algorithmes sont conçus non pour exclure, mais pour servir une société équitable.
Art, identité numérique et responsabilité algorithmique
Artiste numérique, Céline Delaugère développe également le projet NO ONE 9991, une série de portraits générés par IA qui questionnent les normes de beauté et la représentation des identités à l’ère digitale. Par cette démarche, elle rejoint une nouvelle génération de créatrices-chercheuses qui utilisent la tech non seulement comme outil de production, mais aussi comme langage critique. Elle siège par ailleurs à l’Observatoire de l’Intelligence Artificielle, où elle pilote des travaux sur la souveraineté technologique européenne et la diversité dans les systèmes d’IA, des enjeux désormais majeurs pour les écosystèmes numériques comme pour les secteurs assurantiels.
Pour les assureurs, intégrer la diversité, c’est aussi penser l’avenir
L’exemple de Céline Delaugère met en lumière l’importance, pour les professionnels de l’assurance et de la protection sociale, d’accompagner cette dynamique inclusive. L’intelligence artificielle, les algorithmes décisionnels et les bases de données sont aujourd’hui des piliers de la gestion des risques, de la relation client et de la personnalisation des offres. Une IA construite par et pour une diversité d’acteurs permet de réduire les biais systémiques, d’anticiper les besoins et de renforcer la confiance. À travers des actions comme la Journée de la Femme Digitale, le secteur a l’opportunité de prendre part activement à cette évolution.
Célébrer l’exemplarité pour transformer les systèmes
Célébrer Céline Delaugère, c’est saluer un engagement pour une tech plus humaine, plus sensible, plus stratégique. Son parcours témoigne de la richesse que la diversité peut apporter aux projets technologiques. Le 17 avril, la Journée de la Femme Digitale rappellera combien il est crucial de créer un écosystème numérique qui reflète la pluralité des vécus et des imaginaires. Pour les entreprises de l’assurance, c’est aussi une invitation à faire évoluer leurs pratiques internes, à repenser la parité dans les équipes IT, et à promouvoir des usages responsables de la technologie.