Alors que la diversité et l’inclusion deviennent des enjeux non-négligeables au sein des entreprises, les discriminations liées à l’apparence physique demeurent largement sous-estimées.
C’est le constat de la 5e édition du baromètre « Les Français et l’inclusion » publié par le Groupe APICIL, en partenariat avec OpinionWay.
Une inclusion en perte de vitesse
En 2025, 58 % des Français estiment que la société française est inclusive, un chiffre en baisse de 5 points par rapport à 2024. Un recul particulièrement marqué chez les 18-24 ans (-14 points), témoignant d’une fracture générationnelle face aux enjeux d’inclusion. Le constat est clair : les plus jeunes attendent des entreprises qu’elles s’engagent davantage.
Dans ce contexte, l’apparence physique s’impose comme un critère de discrimination encore trop peu pris en compte, bien qu’il soit inscrit dans la loi parmi les 25 motifs interdits. Couleur de cheveux, style vestimentaire, piercings ou encore tatouages visibles : autant de détails jugés « non professionnels » qui influencent pourtant le recrutement (77 %), l’accès à de nouvelles missions (71 %), l’intégration (71 %) et même les promotions (68 %), selon les Français.
Des biais esthétiques bien ancrés dans le monde professionnel
70 % des salariés considèrent que leur entreprise agit peu pour lutter contre les discriminations liées à l’apparence physique. Seuls 43 % déclarent avoir été sensibilisés à ce sujet. Pourtant, l’impact est bien réel : près d’un salarié sur trois a déjà modifié son apparence suite à une remarque au travail, et 25 % affirment avoir été victimes de discriminations en lien avec leur physique ou leur tenue.
Les stéréotypes ont la peau dure : 88 % des Français considèrent que certaines apparences ou attitudes ne sont pas « professionnelles », en particulier la posture ou la gestuelle (52 %), les cheveux colorés (51 %), les piercings (50 %) ou encore les tatouages visibles (42 %).
L’inclusion : un marqueur d’attractivité
Dans un marché du travail en tension, l’inclusion devient un critère de choix fort pour les talents, notamment les moins de 35 ans : 64 % d’entre eux considèrent qu’une politique inclusive est un élément important dans leur décision de postuler, contre 44 % pour leurs aînés. Une donnée qui doit interpeller les acteurs RH et les dirigeants : au-delà d’une responsabilité sociale, l’inclusion est désormais un enjeu d’attractivité.
Lles entreprises ont un rôle fondamental à jouer. Comme le souligne Philippe Barret, Directeur Général du Groupe APICIL : « Dans le monde professionnel, les discriminations liées à l’apparence physique et à la tenue vestimentaire sont souvent ignorées. Or, l’aspect extérieur de chacun joue un rôle déterminant dans le parcours professionnel, influençant le recrutement, l’onboarding et l’évolution de carrière. Les organisations doivent donc s’emparer de ce sujet et sensibiliser leurs collaborateurs. En montrant l’exemple, elles ouvriront la voie à une société plus inclusive ».