Comment réagir face à la tempête boursière

L’annonce de Donald Trump sur la hausse unilatérale des droits de douane américains, suivie par la riposte de la Chine, a provoqué une onde de choc sur les marchés financiers mondiaux.

En une semaine, les principales places boursières ont perdu entre 10 % et 17 %, selon l’analyse du Cercle de l’Épargne. Le Nikkei a cédé 17,59 %, le Hang Seng plus de 15 %, tandis que l’Eurostoxx et le S&P 500 reculaient de 10 % et 13 % respectivement à la mi-journée du 7 avril.

Ce retournement brutal met en lumière la fragilité des marchés actions face à des événements géopolitiques. Pourtant, selon Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne, il ne s’agit pas d’un krach financier au sens classique du terme, mais d’une correction violente déclenchée par des inquiétudes sur le commerce mondial. Contrairement aux krachs de 1929 ou 2008, aucun dysfonctionnement majeur n’est signalé dans la sphère financière. Cette baisse s’explique par une réévaluation des anticipations de rendement, dans un contexte marqué par des valorisations historiquement élevées, en particulier sur les titres liés à l’intelligence artificielle.

Une épargne française encore peu exposée aux secousses boursières

Si l’ampleur du repli peut inquiéter, l’exposition des épargnants français reste limitée. À fin septembre 2024, l’épargne financière des ménages s’élevait à 6 400 milliards d’euros, dont 60 % étaient investis dans des produits à capital garanti comme les livrets réglementés, les comptes à terme ou les fonds euros d’assurance vie. Ces supports, centrés sur des actifs obligataires et monétaires, ne subissent pas directement la baisse des marchés actions.

Les unités de compte, quant à elles, représentaient 515 milliards d’euros, mais avec une composition diversifiée intégrant de l’immobilier ou des obligations. De même, les Organismes de Placement Collectif (OPC) et les Plans d’Épargne en Actions (PEA) ne sont pas investis exclusivement en actions. Cela limite mécaniquement l’impact des turbulences actuelles sur le patrimoine financier des ménages. Les professionnels de l’assurance vie peuvent ainsi rassurer leurs assurés quant à la solidité des supports traditionnels.

Un contexte propice à des arbitrages stratégiques de long terme

Face à cette correction, le message du Cercle de l’Épargne est clair : pas de panique. L’histoire récente des marchés montre que les phases de baisse ont souvent été suivies de rebonds. En 2020, lors de la crise du Covid, des millions d’épargnants avaient su saisir les opportunités de marchés en baisse pour renforcer leurs positions. L’année 2024 avait offert des performances remarquables, et si 2025 commence difficilement, le calendrier boursier est encore long.

Les conseillers en gestion de patrimoine et les assureurs peuvent jouer un rôle clé dans cette période, en incitant à la patience et à la stratégie de long terme. Les actions restent des supports dynamiques adaptés à un horizon de placement de plusieurs années. Cette correction offre une porte d’entrée à prix réduit sur des actifs de qualité, en particulier dans un contexte où le système bancaire européen reste stable et les entreprises bien capitalisées.

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