Les jeunes conducteurs et les 50 cc en ligne de mire

D’après le baromètre annuel publié récemment par LeLynx.fr, les primes d’assurance moto continuent de grimper, portées par l’inflation des coûts de réparation, la sinistralité croissante et des écarts marqués selon le profil du conducteur et le type de deux-roues.

Une hausse généralisée des primes depuis deux ans

En 2024, les conducteurs de deux-roues ont payé en moyenne 423 euros pour leur assurance moto, soit une augmentation de 3 % par rapport à 2023, et de 8 % depuis 2022. Une tendance haussière qui ne faiblit pas en 2025, avec une progression de 9 % observée au premier trimestre.

Cette inflation tarifaire trouve son origine dans plusieurs facteurs : l’augmentation du coût des pièces détachées, la complexité croissante des réparations, et une sinistralité en hausse. Des éléments qui affectent directement la gestion du risque pour les assureurs, tout en impactant les choix budgétaires des assurés, notamment chez les plus jeunes.

Les jeunes motards, grands perdants de la tarification

Les chiffres du baromètre révèlent un déséquilibre important : les conducteurs de moins de 25 ans déboursent 741 euros en moyenne pour leur assurance, soit 97 % de plus que les autres tranches d’âge. En cause, un manque d’expérience perçu comme un facteur aggravant de risque, renforcé par une hausse de prime de 10 % pour cette population entre 2023 et 2024.

Le cas du Yamaha MT-07, modèle phare, est particulièrement révélateur : un conducteur de 23 ans paie jusqu’à 1 095 euros en formule tous risques, contre seulement 579 euros pour un motard de 40 ans. Cet écart souligne l’importance, pour les jeunes, de comparer les offres et d’adopter des pratiques de prévention comme le stationnement sécurisé pour alléger leur facture.

Les 50 cc : des deux-roues petits mais coûteux

Autre enseignement marquant : l’assurance des cyclomoteurs 50 cc coûte souvent plus cher que celle des motos plus puissantes. En formule au tiers, un 50 cc est facturé 323 euros, contre 271 euros pour une moto, une inversion surprenante liée au profil des conducteurs, souvent jeunes et inexpérimentés, et à une forte exposition aux risques urbains.

En tous risques, les écarts s’estompent : 566 euros pour un 50 cc contre 598 euros pour une moto. Le scooter 125 cc, quant à lui, reste plus accessible, avec une prime tous risques de 448 euros et 252 euros au tiers.

Un marché différencié par les usages et les territoires

Les données révèlent également des disparités géographiques fortes. La région Île-de-France affiche une prime moyenne de 545 euros, loin devant la Bretagne à 355 euros. Paris reste la ville la plus onéreuse avec 568 euros, suivie de Marseille à 524 euros. Ces écarts reflètent le niveau de risque lié à la densité urbaine, au vol, et aux pratiques de stationnement.

À cet égard, le type de parking joue un rôle déterminant : un stationnement en parking fermé individuel permet de réduire la prime à 394 euros, contre 536 euros en parking public surveillé. Cette variable est désormais intégrée dans les modèles de tarification de nombreux assureurs, dans une logique de personnalisation accrue.

Des choix de couverture contrastés entre motos et scooters

Le baromètre montre que 51 % des conducteurs optent pour une formule tous risques, mais cette moyenne masque des différences selon le véhicule. Les motards sont 60 % à faire ce choix, contre seulement 38 % des conducteurs de scooters, souvent plus sensibles au prix qu’à la couverture.

En miroir, 40 % des scooters sont assurés au tiers, contre 20 % des motos. Ces tendances reflètent les arbitrages entre coût, valeur du véhicule et usage quotidien, et illustrent les opportunités d’innovation produit pour répondre aux attentes de couverture à la carte.

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