Digital, RSE, communication… Les attentes des jeunes assurés

Face aux crises actuelles, les jeunes générations développent un rapport distant à l’assurance, jugée coûteuse et complexe. Pour les assureurs, l’enjeu est d’adapter leurs offres et leur communication pour répondre à ces nouvelles attentes.

Le contexte d’instabilité économique, climatique et géopolitique transforme profondément les perspectives des jeunes générations. Confrontées à un monde perçu comme « plus chaud, plus incertain, plus complexe », selon Sabine Parnigi-Azoulay, directrice de l’innovation et de la transformation de CNP Assurances, leurs attentes vis-à-vis de la protection et de la prévoyance évoluent. CNP Assurances a d’ailleurs publié un cahier de prospective dédié à ces « jeunesses de 2040 ».

Actuellement, l’assurance peine à convaincre les jeunes adultes. Perçue comme « chère et floue » par un quart d’entre eux, et souvent considérée comme « interchangeable », elle n’est pas une priorité. Sabine Parnigi-Azoulay note : « L’assurance n’est pas perçue comme une priorité, mais comme un coût imposé. Les jeunes s’en détournent ».

Les chiffres confirment cette tendance : si l’assurance auto (65,1 %) et habitation (49,3 %) restent courantes chez les Millenials et la GenZ, les produits facultatifs comme l’assurance vie ne concernent qu’un tiers d’entre eux, d’après une étude ReMark International.

Face à ce constat, Sabine Parnigi-Azoulay alerte : « Si l’assurance n’évolue pas, ils se tourneront vers d’autres formes de solidarité – proches, épargne personnelle ou assurances moins traditionnelles – avec un degré de protection moindre. » L’adaptation du secteur semble donc nécessaire.

Les attentes des jeunes pointent vers plus de simplicité et de digitalisation. Une enquête révèle que 50 % des 18-25 ans privilégieraient la simplicité et 25 % le remboursement automatique dans l’assurance de demain. L’attrait pour les nouveaux acteurs de l’assurance, souvent des start-up proposant des parcours client fluides via des applications numériques, illustre ce besoin. « Nous devons remodeler nos modèles de distribution vers des produits assurantiels digitaux, et donc accessibles et simples, mais aussi repenser la relation assurance-assuré », confirme Mme Parnigi-Azoulay.

Au-delà de la praticité, la responsabilité sociale et environnementale des assureurs est un critère clé. La moitié des jeunes Français se renseignent sur les engagements environnementaux d’une compagnie avant de souscrire. 

Enfin, un enjeu émergent majeur concerne la santé mentale et cognitive des jeunes. Sabine Parnigi-Azoulay souligne que ce sujet « touche de plus en plus les jeunesses », exacerbé par un sentiment de solitude (62 % des jeunes Français selon l’IFOP). L’isolement ayant des impacts comparables au tabagisme selon l’OMS, elle estime que « les assureurs ont un rôle à jouer pour prévenir, informer et accompagner ». Cette mission s’inscrit dans le rôle fondamental de l’assurance au service de la société. L’organisation du secteur doit intégrer ces nouvelles dimensions pour rester pertinente.

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