Finfluenceurs : un phénomène viral qui inquiète ?

Portés par l’essor des réseaux sociaux, les influenceurs financiers gagnent du terrain auprès des jeunes Français. Mais leur impact sur les décisions d’investissement et la perception du risque soulève des inquiétudes croissantes dans les milieux financiers et le secteur de l’assurance.

Cryptomonnaies, trading à effet de levier, produits exotiques non régulés… Ces contenus pullulent aujourd’hui sur TikTok, YouTube ou Instagram.

Derrière les écrans : une génération d’influenceurs financiers, baptisés “finfluenceurs”, séduisent une audience jeune et ultra-connectée, souvent peu familière des marchés et de leurs risques.

Selon une récente étude menée par Mon Petit Placement, 19 % des Français accordent désormais plus de crédit aux recommandations d’influenceurs financiers qu’aux médias traditionnels. Un chiffre qui grimpe à 38 % chez les 18-34 ans, une génération qui fait face à des difficultés d’accès à la propriété, à une pression inflationniste sur le coût de la vie, et qui cherche à faire fructifier son épargne rapidement.

Un biais de perception du risque lourd de conséquences

Le problème majeur soulevé par cette tendance ? La banalisation du risque, voire sa négation pure et simple. Nombre de contenus, largement partagés sur les réseaux sociaux, valorisent des promesses de rendements élevés sans encadrer les messages d’avertissements, ni contextualiser les risques associés.

Résultat : des décisions d’investissement biaisées, parfois fondées sur des arguments peu ou pas vérifiés. Pour les assureurs et les conseillers en gestion de patrimoine, le risque est double : d’une part, assister à une vague de désillusions et de pertes massives, notamment sur des actifs volatils ; d’autre part, faire face à une défiance accrue vis-à-vis des acteurs traditionnels jugés “trop prudents” ou “déconnectés”.

Certains contenus flirtent avec la désinformation, voire la fraude”, rappelle Mon Petit Placement. Un constat partagé par l’Autorité des Marchés Financiers, qui a multiplié les mises en garde à l’encontre de recommandations non professionnelles diffusées en ligne.

Des répercussions sur la couverture assurantielle

Au-delà des pertes financières, les pratiques encouragées par les finfluenceurs peuvent aussi générer des effets de bord sur le plan assurantiel. En cas de perte sur des actifs non réglementés ou d’arnaque en ligne, les consommateurs se retrouvent souvent hors des champs de garantie proposés par les assureurs.

On observe parfois une confusion entre investissement et placement sécurisé, notamment dans le discours de certains influenceurs”, souligne un expert du secteur. Résultat : des litiges clients de plus en plus complexes, une pression croissante sur les services de gestion de sinistres, et des demandes de couverture parfois infondées, mais difficiles à anticiper dans la tarification actuelle des contrats.

Un appel à la vigilance, mais aussi à la pédagogie

Face à ce phénomène, les autorités publiques ont commencé à réagir. La récente loi sur l’encadrement de l’influence commerciale impose désormais plus de transparence sur les partenariats et renforce les sanctions contre les dérives. Une première étape saluée par les acteurs du secteur, qui plaident pour une réglementation plus robuste sur les contenus financiers diffusés en ligne.

Mais la régulation ne suffit pas. Pour Mon Petit Placement, la réponse passe aussi par l’éducation financière, en particulier auprès des jeunes publics. L’entreprise a récemment lancé Flouze, une application gamifiée et évolutive, destinée à initier les utilisateurs aux fondamentaux de la finance : gestion budgétaire, épargne, compréhension des marchés, et surtout… gestion du risque. Un outil ludique qui ambitionne de faire des novices de véritables investisseurs responsables — un contrepoids bienvenu face aux sirènes parfois trompeuses du web.

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