Génération : le baromètre des dépenses de santé

Dans un contexte d’évolution rapide des comportements de santé, la 10e édition du Baromètre Santé publié par Génération révèle une nouvelle croissance soutenue des dépenses de soins pour les 2,6 millions de bénéficiaires suivis. 

Les chiffres confirment une transformation structurelle du paysage sanitaire français, où les soins psychologiques, les dispositifs de prévention et l’offre hospitalière prennent une place de plus en plus centrale dans les remboursements santé. Cette évolution interpelle les acteurs de l’assurance santé et les invite à adapter leurs garanties, tout en renforçant leur rôle dans les politiques de santé publique.

Une inflation des soins globalement maîtrisée mais persistante

En 2024, le remboursement moyen par bénéficiaire s’établit à 532 euros, contre 501 euros l’année précédente, soit une augmentation de 6 %. Depuis 2021, la progression cumulée atteint +17,4 %, traduisant une tendance durable à la hausse. Cette inflation s’explique à la fois par la revalorisation des tarifs médicaux, l’évolution des habitudes de consommation et le poids croissant supporté par les complémentaires santé. Les soins dentaires progressent de 5,2 %, en partie à cause de la baisse du remboursement de certains actes par l’Assurance Maladie, tandis que les prothèses auditives continuent de connaître une demande soutenue, avec une hausse de 9,5 % en nombre d’actes sur un an.

La santé mentale s’impose comme une priorité nationale

Parmi les grandes tendances mises en lumière, le recours aux soins psychologiques connaît une accélération marquée. En 2024, les consultations chez les psychologues ont bondi de 28,4 %, après une hausse déjà significative de 24,6 % en 2023. Les jeunes sont particulièrement concernés, notamment les adolescents et les jeunes actifs. Cette évolution traduit une meilleure prise en compte des enjeux de santé mentale dans les parcours de soins, dans un contexte où la santé mentale a été érigée en Grande Cause nationale pour l’année 2025.

Cette dynamique interpelle les professionnels de l’assurance santé sur la nécessité d’inclure davantage de dispositifs de soutien psychologique dans leurs contrats, mais aussi d’accompagner les employeurs dans leurs politiques de prévention des risques psychosociaux.

Les campagnes de vaccination dynamisent les dépenses en pharmacie

Autre poste en nette progression : les dépenses pharmaceutiques, qui augmentent de 6,5 %. Ce rebond est étroitement lié au développement des actions de prévention, en particulier la campagne de vaccination contre la bronchiolite chez les nourrissons. Ce programme représente à lui seul 50 % de l’augmentation constatée.

Les complémentaires santé ne se contentent plus de rembourser les soins : elles deviennent des parties prenantes des politiques de santé publique, en soutenant financièrement et logistiquement les campagnes nationales de prévention. Cette évolution de leur rôle est essentielle pour maîtriser l’évolution des dépenses à long terme, tout en garantissant un accès équitable aux soins pour tous.

Des enjeux d’adaptation pour les assureurs santé

À travers cette analyse fine des postes de consommation, le Baromètre Génération 2025 devient un outil stratégique pour les acteurs de la protection sociale. Il permet d’anticiper les attentes des assurés et d’adapter les garanties en conséquence. Pour Mylène Favre, directrice générale adjointe associée chez Galea, « les tendances lourdes comme le recours aux médecines douces et aux soins psychologiques montrent que les comportements de santé évoluent, et que les assureurs doivent repenser leurs modèles pour y répondre efficacement ».

Dans un secteur en pleine mutation, cette nouvelle édition du baromètre confirme que la complémentaire santé s’impose désormais comme un acteur à part entière des politiques de prévention et de soutien à la santé publique.

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