Grâce à l’ouverture à la concurrence et à des transformations législatives majeures, l’assurance de prêt immobilier est le seul secteur d’assurance dont les tarifs diminuent depuis plusieurs années.
Dans un contexte général où les tarifs des assurances essentielles du quotidien connaissent des augmentations significatives, l’assurance de prêt immobilier fait figure d’exception notable. En effet, ces dix dernières années, l’assurance auto a vu ses prix augmenter de 16 %, l’assurance habitation de 35 %, et la mutuelle santé de 50 %. Ces hausses sont notamment dues à l’augmentation des coûts de réparation automobile, des sinistres liés aux changement climatiques et aux catastrophes naturelles ou encore à la hausse constante des dépenses médicales.
Ainsi, entre 2022 et 2024, les prix moyens annuels des assurances automobiles sont passés de 630 euros à 676 euros, soit une augmentation de 7,3 %. Pour l’assurance habitation, la hausse récente atteint 7 % avec une projection supplémentaire de 8 à 12 % pour 2025. Quant aux mutuelles santé, elles affichent déjà une hausse de 8 % en 2024, avec des prévisions d’augmentation supplémentaires comprises entre 5 et 10 % pour l’année suivante.
En parallèle, l’assurance emprunteur connaît une tendance inverse, marquée par une baisse régulière des tarifs. Cette évolution favorable aux consommateurs découle principalement de plusieurs réformes législatives visant à ouvrir ce marché à la concurrence. Depuis la loi Lagarde en 2010, suivie de la loi Hamon en 2014, de l’amendement Bourquin en 2018, et plus récemment de la loi Lemoine en 2022, les emprunteurs bénéficient de possibilités accrues pour changer facilement d’assurance.
Ces réformes ont entraîné une dynamique forte sur le marché, favorisant l’émergence d’assureurs alternatifs proposant des tarifs en moyenne deux à trois fois inférieurs à ceux pratiqués par les établissements bancaires traditionnels. Selon une étude réalisée par Magnolia.fr, la concurrence accrue a permis une baisse moyenne de 27 % des prix des assurances externes entre 2020 et 2025. Cette baisse est particulièrement marquée chez les emprunteurs seniors de plus de 45 ans, avec une réduction moyenne des tarifs de 35 %. Les profils considérés auparavant comme risqués ou souffrant de pathologies bénéficient également d’une couverture plus adaptée, avec désormais 90 % des pathologies assurables sans forte surprime.
Chez les emprunteurs plus jeunes, âgés de 25 à 40 ans, la baisse moyenne est estimée à 20 %. Malgré un effort récent des banques pour mieux concurrencer les offres alternatives, notamment auprès des profils jugés “bons”, l’écart tarifaire continue néanmoins de se creuser. Chaque année, les assureurs alternatifs maintiennent leur avance grâce à l’innovation continue des offres et à la multiplication des outils de comparaison en ligne.
Face à cette évolution, l’assurance de prêt immobilier pourrait poursuivre cette tendance baissière, poussée par une prévoyance accrue des consommateurs qui s’informent davantage et profitent pleinement de la concurrence offerte par le marché. Cette situation contraste fortement avec l’inflation observée dans les autres secteurs d’assurance, faisant ainsi de l’assurance emprunteur un marché unique et particulièrement dynamique.