Handicap : vers une nécessaire transformation inclusive

Alors que le 6 mars dernier se déroulait un comité interministériel sur le handicap, la Mutualité Française a proposé des pistes concrètes visant à améliorer l’accès aux soins et renforcer l’inclusion des personnes en situation de handicap.

À l’occasion du comité interministériel sur le handicap du 6 mars dernier, la Mutualité Française a remis une série de propositions au gouvernement. L’objectif affiché : favoriser une transformation efficace vers une société plus inclusive, notamment par l’amélioration de l’accès aux soins, le renforcement de la prévention et la refonte de certaines formations professionnelles.

Cette contribution intervient alors que la loi handicap vient de célébrer ses vingt ans, le 11 février dernier, une étape accompagnée par une mission d’évaluation actuellement menée par l’Assemblée nationale. Le constat dressé par la Mutualité Française reste néanmoins nuancé : « Un véritable décalage persiste entre la réalité et la volonté initiale du législateur… On constate encore un manque criant d’effectivité des principes d’inclusion prévus par la loi. »

Afin de combler cet écart, la Mutualité propose des mesures autour de quatre axes prioritaires. Tout d’abord, améliorer l’accès à la prévention en favorisant la pair-aidance via les Groupes d’entraide mutuelle (GEM) pour les personnes en santé mentale, et en développant partout en France des services spécifiques dédiés à la parentalité et à la périnatalité pour les parents en situation de handicap. Concernant l’accès aux soins, la Fédération suggère de généraliser la téléexpertise et la téléconsultation pour limiter les déplacements et faciliter l’accès à certains spécialistes.

La formation des professionnels est également au cœur des préoccupations. Il s’agirait notamment d’intégrer dans les cursus de santé une approche psychoéducative, méthode innovante préconisée par la Mutualité Française. Par ailleurs, la création d’une discipline universitaire dédiée spécifiquement au travail social est recommandée.

Autre point crucial : l’accompagnement de la transformation de l’offre médico-sociale. Pour ce faire, la Mutualité Française préconise d’associer davantage les usagers, les aidants et les professionnels de santé aux évolutions des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS). Elle propose aussi une grille standardisée pour raccourcir les délais de traitement des dossiers par les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).

Le vieillissement des personnes en situation de handicap constitue un enjeu majeur. Ainsi, la Fédération souhaite voir la création d’unités spécialisées au sein des Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Enfin, l’emploi demeure une préoccupation essentielle. La Mutualité Française encourage ainsi les entreprises à davantage intégrer les personnes handicapées, tout en augmentant le nombre de places dans les Services d’accompagnement à la vie sociale (SAVS), particulièrement utiles aux personnes atteintes de pathologies psychiques et travaillant en Établissement et service d’accompagnement par le travail (Esat).

Dans une lettre parallèle adressée à Rachida Dati, ministre de la Culture, Éric Chenut, président de la Mutualité Française, a plaidé pour l’application du prix unique du livre, quel que soit son format : « Je fais le vœu, Madame la Ministre, que les arbitrages ministériels du 6 mars permettent que lors de la prochaine Journée du Livre, le 23 avril prochain, nous, personnes déficientes visuelles, puissions acheter un livre audio ou en braille, au même prix que le livre papier. » Une requête qui souligne l’importance de l’accès à la culture comme élément d’une société réellement inclusive.

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