Encore des inégalités entre les femmes et les hommes cadres

Alors que la journée internationale des droits des femmes s’est déroulée il y a quelques jours, l’Apec alerte sur les inégalités professionnelles persistantes entre les femmes et les hommes cadres. 

Dans un baromètre publié le 27 février, l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) met en lumière une réalité qui ne change pas : malgré une ambition professionnelle équivalente à celle des hommes, les femmes cadres continuent de subir des écarts de rémunération, de faire face à des freins dans leur progression de carrière et à un sexisme encore trop présent dans le monde du travail.

Des écarts de salaire qui persistent

En 2024, les hommes cadres gagnent encore en moyenne 12 % de plus que leurs homologues féminines, soit 56 000 € bruts annuels contre 50 000 € pour les femmes. Même à profil et poste équivalents, l’écart reste de 7 % — un chiffre qui n’a pratiquement pas évolué depuis sa première mesure en 2015.

Les écarts se creusent avec l’âge : il atteint 11 % chez les cadres de plus de 55 ans, mais est déjà de 3 % chez les moins de 35 ans. La part variable de la rémunération illustre également cette inégalité : 57 % des hommes cadres perçoivent une part variable, contre 50 % des femmes.

Le sentiment d’injustice est réel : seulement 51 % des femmes cadres estiment être rémunérées à leur juste valeur, contre 59 % des hommes, souligne l’Apec dans son rapport.

Un plafond de verre toujours bien présent

Malgré une ambition professionnelle comparable à celle de leurs collègues masculins, les femmes cadres peinent à briser le plafond de verre. Aujourd’hui, 38 % des femmes cadres occupent des postes de management, contre 42 % des hommes. Lorsqu’elles obtiennent des responsabilités, elles encadrent généralement des équipes plus petites : seules 12 % des femmes cadres dirigent plus de 10 personnes, contre 21 % des hommes.

Même parmi les femmes managers, le sentiment d’injustice persiste : seulement 54 % des femmes managers estiment être justement rémunérées, contre 61 % des hommes.

« Les femmes cadres ne sont pas freinées par leur supposé manque d’ambition. En revanche, leur vie professionnelle, et ce, dès le début de carrière, se voit pénalisée par des inégalités qui perdurent d’année en année. Elles font encore trop souvent face au sexisme persistant, dans leur entreprise ou lors des processus de recrutement », explique Gilles Gateau, directeur général de l’Apec.

Effectivement, les femmes cadres affichent une ambition professionnelle comparable à celle des hommes. 53 % des femmes cadres déclarent souhaiter évoluer professionnellement, contre 56 % des hommes.

La transparence salariale, un levier pour réduire les écarts ?

Face à ces inégalités persistantes, 66 % des cadres — hommes et femmes confondus — estiment que la transparence salariale pourrait jouer un rôle clé dans la réduction des écarts de rémunération. Les femmes sont même plus nombreuses à plébisciter cette mesure : 75 % des femmes cadres souhaitent que leur entreprise communique sur les grilles de rémunération par métier, contre 60 % des hommes.

La directive européenne sur la transparence salariale, qui entrera en vigueur en juin 2026, devrait renforcer cette tendance.

« La transparence salariale est une opportunité, à la fois pour l’égalité salariale mais aussi pour l’attractivité des entreprises encore confrontées aux difficultés pour recruter et fidéliser des compétences. », ajoute Gilles Gateau.

L’Apec renforce son engagement pour l’égalité professionnelle

Pour accompagner cette transformation, l’Apec déploie une série d’actions concrètes :

  • Des ateliers de #Négotraining sont organisés dans les centres Apec, en partenariat avec Audencia, pour aider les femmes à mieux négocier leurs salaires. 
  • Des événements dédiés à l’égalité professionnelle sont programmés tout au long du mois de mars : Les Semaines de l’égalité professionnelle, Mars au féminin : Osons l’égalité professionnelle, L’emploi cadre au féminin ou encore Talent’Elles. 
  • Un spot publicitaire « Les ailes » qui est diffusé depuis le 9 mars. Il raconte le parcours de Marie, une cadre qui parvient à « déployer ses ailes » après avoir surmonté les freins professionnels liés à son genre.

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