Équité salariale : encore un défi en 2025

La nouvelle étude de PEOPLE BASE CBM alerte sur des écarts salariaux persistants entre femmes et hommes.

Selon les dernières données de l’INSEE, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes en France s’élève encore à 23,5 % en moyenne en 2022. De son côté, PEOPLE BASE CBM observe un écart de 19,6 %, qui se réduit à 14,4 % après redressement statistique. Cet écart reste plus élevé dans les postes à fortes responsabilités, où les femmes demeurent sous-représentées. Le cabinet note en effet que les écarts sont plus importants à mesure que l’on monte dans la hiérarchie des emplois, notamment au sein des postes de direction et des cadres supérieurs. Même en comparant un temps de travail et un niveau de poste équivalents, un différentiel de 3,2 % subsisterait en 2025.

Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. Le recours massif au temps partiel par les femmes pèse sur leurs revenus annuels et limite leur évolution professionnelle. Le choix de certains secteurs moins rémunérateurs, comme l’enseignement ou les services à la personne, contribue aussi aux écarts constatés. L’accès restreint des femmes aux emplois de direction demeure un enjeu majeur : elles sont deux fois moins susceptibles que les hommes de figurer parmi les 3 % des postes les mieux payés, et cette différence s’accroît pour les 0,1 % les plus rémunérateurs. Enfin, l’arrivée d’un enfant exerce un impact notable sur la trajectoire de carrière féminine, souvent associé à une baisse de rémunération plus marquée que chez les hommes.

Face à cette situation, la Directive européenne sur la transparence et l’égalité des rémunérations renforce les obligations en matière de transparence salariale. Elle exige la publication de fourchettes de salaire dans les offres d’emploi, l’accès facilité aux informations de rémunération pour les salariés et la réalisation d’audits obligatoires en cas d’écarts jugés excessifs. Ce dispositif entend favoriser la transformation des pratiques internes et encourager davantage de neutralité dans la fixation des salaires. Les entreprises de plus de 250 employés doivent ainsi transmettre des rapports détaillés sur leurs écarts de rémunération. Le renversement de la charge de la preuve en cas de contentieux vient compléter ce cadre, incitant les employeurs à adopter des règles plus justes.

Pour accompagner ces évolutions, PEOPLE BASE CBM recommande aux dirigeants d’intégrer la prévoyance contre les risques juridiques et les difficultés liées aux ajustements salariaux. L’examen régulier des grilles de rémunération, la promotion d’une culture d’égalité et la mise en place de formations managériales constituent des leviers d’action. Les mesures d’accompagnement, comme le mentorat et la valorisation des compétences, contribuent à réduire les déséquilibres persistants dans la répartition des postes de responsabilité.

La progression vers une réelle équité salariale implique donc des actions concertées entre législateurs, employeurs et salariés. Les avancées législatives et les dispositifs de contrôle constituent de solides fondations, mais leur efficacité dépendra de l’engagement quotidien de tous les acteurs. Les enjeux touchent autant la justice sociale que la performance globale : en 2025, réduire ces écarts semble être un impératif pour la stabilité et la compétitivité de l’écosystème économique.

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