Alors que les Français aspirent à plus d’autonomie financière, leur manque de connaissances freine leurs décisions d’investissement, révélant un besoin urgent d’éducation économique et une méfiance envers les institutions.
L’éducation financière des Français reste un sujet sensible. Si la gestion de l’argent est un enjeu quotidien, elle repose sur des bases fragiles : 73 % des Français jugent leur niveau d’information insuffisant pour bien investir. Ce constat met en lumière un véritable paradoxe : alors que l’investissement et l’épargne sont perçus comme essentiels, l’accès aux connaissances financières reste limité, selon une enquête menée par Bricks.co, PropTech française spécialisée dans l’investissement participatif immobilier, auprès de 3 612 Français visant à évaluer leur niveau d’éducation financière et l’impact de ces connaissances sur leur gestion patrimoniale.
Un déficit de connaissances qui interpelle
Les chiffres sont parlants : 49 % des Français se considèrent totalement ignorants en matière de finance et d’immobilier, et 24 % estiment leurs connaissances « très moyennes ». Et signe d’une transmission insuffisante des savoirs, 82 % affirment que leur entourage n’est pas mieux informé qu’eux.
Cette lacune se traduit par un besoin croissant d’accompagnement. Qui pour y répondre ? Les banquiers ne recueillent que 12 % de confiance. Ce sont les entrepreneurs qui incarnent le rôle idéal d’enseignants financiers pour 71 % des sondés, loin devant les comptables (65 %) ou les journalistes (58 %). Cette préférence traduit une volonté d’apprendre auprès de figures pragmatiques, ayant déjà fait leurs preuves. Ce chiffre illustre aussi une méfiance persistante envers les institutions bancaires, déjà observée lors de la crise de 2008.
Une aspiration à la démocratisation de la finance
Autre tendance forte : 57 % des Français souhaitent que la gestion financière soit davantage entre les mains des particuliers. Ce chiffre traduit un besoin d’autonomie et une remise en question du rôle des institutions traditionnelles. Toutefois, il interroge : cette volonté d’indépendance repose-t-elle sur des connaissances suffisantes ? Un rapport de l’OCDE sur l’éducation financière montre que la France accuse un retard en la matière par rapport aux pays nordiques, où des programmes scolaires sont dédiés à ces questions dès le plus jeune âge.
Cependant, il est remarquable de noter que 23 % des millennials et 21 % de la génération Z ont déjà investi dans des monnaies numériques (les chiffres peuvent légèrement varier), quand seulement 13 % des membres de la génération X et 3 % des baby-boomers leur ont déjà fait confiance, selon une étude YouGov réalisée pour Bitpanda en juillet 2024. Ces investissements plus risqués, en hausse de 28 % depuis 2023, sont néanmoins à mettre en perspective avec l’étude Bricks.co : alors que l’environnement financier se complexifie, le besoin de conseil s’intensifie.
L’immobilier, valeur refuge en cas de meilleure information
Si l’éducation financière était améliorée, 75 % des Français se tourneraient vers l’immobilier. Ce résultat confirme que la pierre reste une valeur refuge faisant partie de leurs résolutions financières pour 2025. Pourtant, le marché immobilier n’est pas sans risque, notamment en raison des cycles économiques et de changements réglementaires complexes et encore peu prévisibles, ainsi que de la hausse des taux d’intérêt observée ces dernières années, un chiffre soulignant le besoin de sécurité dans l’investissement. Ce résultat confirme aussi le potentiel inexploité de ce secteur, qui pourrait connaître un essor significatif si les Français étaient mieux informés et accompagnés.
Ce sondage révèle donc une opportunité pour les acteurs économiques : sensibiliser, grâce à des outils pédagogiques adaptés par exemple, et former le grand public serait non seulement un levier d’émancipation financière, un moteur de croissance économique et un facteur de stabilité en ce qui concerne l’investissement immobilier. Le message est clair : comprendre la finance, c’est mieux investir.
