Selon l’Observatoire du deux-roues Solly Azar – AAA Data, le marché accuse un repli global de 9 % en 2024. Entre la baisse prononcée des véhicules d’occasion et les mutations des usages, la transformation du secteur se confirme.
En 2024, les immatriculations de deux-roues (motos et cyclos) atteignent 1 068 449 unités, contre 1 170 377 l’année précédente, soit une baisse de 9 %. Les chiffres dévoilés par l’Observatoire du deux-roues Solly Azar – AAA Data font état d’un marché en recul continu, marqué par la contraction notable du segment de l’occasion (-11 %) tandis que le neuf ne baisse que de 1 %. Dans ce contexte, le ralentissement global s’observe dans toutes les tranches d’âge et sur l’ensemble du territoire, avec néanmoins quelques nuances selon les régions et la taille des agglomérations.
Le recul de l’occasion et la résistance du neuf
En 2024, 280 364 deux-roues neufs sont immatriculés (contre 284 336 en 2023), tandis que le marché de l’occasion chute à 788 085 unités (contre 886 041). Cette tendance rompt avec l’habituelle résilience de l’occasion, parfois stimulée par des budgets contraints : la généralisation du télétravail et la volonté de conserver plus longtemps ses véhicules pourraient limiter les mises en vente.
L’Observatoire souligne également un usage moindre des transports individuels dans plusieurs segments de population. Cette évolution se traduit par un repli plus marqué du marché des deux-roues chez les plus de 41 ans (-13 %) et, dans une moindre mesure, chez les 26-40 ans (-8 %). Les 14-17 ans et 18-25 ans ne sont pas épargnés, avec respectivement -3 % et -5 %. Pourtant, en 2023, les jeunes soutenaient nettement le marché, notamment grâce à une hausse de +38 % chez les 14-17 ans.
Disparités géographiques et repli des cyclos
L’ensemble des agglomérations affiche des baisses en 2024, allant de -8 % dans les zones de 50 001 à 200 000 habitants à -11 % dans les plus petites communes. Les grandes métropoles (plus de 200 000 habitants) enregistrent un repli de -9 %, soit 356 050 unités.
Sur le segment des cyclos, la situation se durcit : après une baisse de 8 % en 2023, les immatriculations reculent de 17 %, passant de 306 542 à 254 422 unités. Cette tendance résulte en partie de l’émergence d’alternatives comme les vélos électriques ou les trottinettes, plus prisées par les usagers urbains.
Le marché de l’occasion subit une baisse de 19 %, tandis que les ventes de cyclos neufs reculent de 12 %. Les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie limitent toutefois la casse (respectivement -12 % et -14 %), alors que la Nouvelle-Aquitaine ou l’Auvergne-Rhône-Alpes dépassent les -19 %.
Dynamique contrastée pour la moto
Avec 814 027 unités immatriculées en 2024 (contre 863 835 en 2023), le marché des motos se maintient davantage que celui des cyclos. La baisse globale de 6 % résulte surtout du repli de l’occasion (-8 %). En revanche, le neuf continue de progresser : +2 % par rapport à l’an dernier, à 214 702 immatriculations. Cette évolution s’expliquerait par un intérêt croissant des nouveaux conducteurs pour des modèles récents offrant, selon eux, un meilleur compromis entre coût et usage.
« Sur le segment des motos, il est devenu essentiel d’adapter les offres d’assurance pour mieux répondre aux besoins des motards. […] Il est aussi nécessaire de proposer des tarifs plus compétitifs et de nouer des partenariats avec des acteurs du secteur, afin de faciliter l’accès à des équipements de qualité. » commente Maëlle Faure, Cheffe Produits Auto et Moto chez Solly Azar.
Parmi les motos neuves, les roadsters (126-400 cc), les sportives et les trails (+400 cc) tirent la demande (+39 %, +36 % et +13 %). Cette appétence pour la performance et le loisir profite aussi au marché des gros modèles, confirmé par la popularité de la BMW R1300GS ou encore de la Honda CB750. Les trois motos d’occasion les plus vendues demeurent la Yamaha X MAX 125, la Yamaha MT-07 et la Honda NSS125AD.
Sur le plan régional, les baisses les moins marquées concernent le Grand Est (-1 %) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (-2 %). À l’inverse, la Normandie (-9 %) et le Centre-Val de Loire (-10 %) accusent un recul plus accentué. Les néo-motards de 18-25 ans se distinguent en enregistrant +17 % d’immatriculations sur les cylindrées de plus de 124 cc, alors que les tranches d’âge supérieures restent en repli.
Électrique : des signaux mitigés
Les deux-roues électriques poursuivent leur route avec des résultats contrastés. Le total des immatriculations baisse de 8 % (39 038 unités en 2024 contre 42 501 en 2023). Le segment des cyclos électriques recule nettement (-12 %), conséquence de l’essor des vélos à assistance électrique et du retrait de certaines flottes urbaines. En revanche, les motos électriques conservent un volume quasi stable (14 599 immatriculations). Signe d’innovation dans la filière, le marché de l’occasion pour ce type de véhicule progresse de 8 %, traduisant un intérêt croissant chez certains acheteurs.
L’Île-de-France (6 494 unités), la Provence-Alpes-Côte d’Azur (2 652) et l’Occitanie (2 070) concentrent l’essentiel des motos électriques. Par ailleurs, l’obligation pour les réparateurs de proposer des pièces de réemploi depuis octobre 2024 pourrait encourager une transformation des comportements d’achat, tandis que l’interdiction de circuler pour les véhicules Crit’Air 3 et supérieurs dans plusieurs métropoles, en vigueur depuis le 1er janvier 2025, pourrait accélérer le renouvellement des parcs en faveur de modèles moins polluants.
Vers une nouvelle ère pour les deux-roues
Les chiffres de 2024 confirment un basculement durable du marché. Malgré la bonne tenue des motos neuves, les conditions économiques, l’apparition de nouveaux modes de déplacement et les restrictions environnementales pèsent sur les immatriculations globales. Cette période charnière, marquée par la recherche de solutions de mobilité plus respectueuses, réclame une adaptation rapide des acteurs.
La diversité des comportements régionaux, l’essor des “néo-motards” et le repli simultané du marché de l’occasion dessinent un paysage en pleine mutation. Les professionnels doivent désormais concilier enjeux économiques, contraintes environnementales et attentes des usagers pour maintenir un secteur qui, malgré un recul, reste dynamique et porteur de nouvelles opportunités.
« Le secteur du deux-roues traverse une période charnière, marquée par des mutations profondes. Entre la baisse des ventes de modèles thermiques, la progression de véhicules électriques d’occasion et l’impact grandissant des Zones à Faibles Émissions, le marché est en pleine redéfinition. Si le dynamisme du secteur a fléchi, il reste néanmoins sain et porteur. Pour se relancer, les professionnels doivent s’adapter aux nouvelles attentes des usagers et aux enjeux environnementaux, tout en intégrant des pratiques plus durables, comme l’utilisation de pièces de réemploi. Pour accompagner cette transition, nous devons proposer des solutions d’assurance adaptées, innovantes et accessibles. Chez Solly Azar, nous avons pris des mesures pour anticiper ces évolutions et répondre aux attentes des conducteurs, qu’ils soient urbains, ruraux, novices ou experts. » conclue Philippe Saby, Directeur général de Solly Azar.