L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) dévoile ses priorités pour l’année 2025, en s’appuyant sur quatre axes stratégiques.
Face à un environnement économique, financier et politique marqué par des incertitudes, l’ACPR poursuit sa mission de garantir la solidité et la résilience du secteur financier français. Ce programme ambitieux inclut des mesures innovantes et des travaux de simplification pour répondre aux défis émergents liés à la régulation, aux risques climatiques et aux nouvelles technologies.
Garantir la résilience du secteur financier dans un contexte complexe
En 2025, l’ACPR intensifiera sa surveillance des risques géopolitiques, macro-financiers et climatiques. La volatilité des marchés, la hausse des taux d’intérêt et l’endettement des entreprises seront au cœur des évaluations. Dans le secteur bancaire, les stress-tests biennaux menés sous l’égide de l’Autorité bancaire européenne (ABE) permettront d’évaluer l’évolution globale des risques.
Pour le secteur de l’assurance, une attention particulière sera portée à la gestion des écarts de duration actif/passif et à l’impact de l’inflation sur les engagements des assureurs non-vie. La collecte en assurance-vie et ses effets sur la solvabilité des organismes feront également l’objet d’un suivi minutieux.
Simplifier la supervision pour une approche plus agile
L’ACPR adoptera une approche par les risques, adaptant les contrôles aux spécificités des établissements financiers. La simplification des cadres réglementaires, en lien avec les directives européennes telles que DSP3, FIDA et le règlement DORA, occupera une place centrale. Ces réformes visent à améliorer l’efficacité de la supervision tout en intégrant les enjeux liés à l’innovation et aux nouvelles technologies.
L’Autorité s’attachera également à développer des outils de supervision numériques et à valoriser l’exploitation des données pour renforcer l’analyse des risques.
Accompagner les institutions face aux vulnérabilités structurelles
L’ACPR continuera d’accompagner les établissements financiers dans la transition climatique, notamment à travers le développement de plans de transition et la participation à des stress-tests climatiques réguliers. Ces initiatives visent à aligner les stratégies des institutions avec les objectifs de l’Accord de Paris.
La digitalisation croissante des modèles économiques sera un autre axe majeur de supervision. Les risques liés à l’externalisation, à la chaîne de valeur et à l’utilisation des technologies émergentes, comme l’intelligence artificielle, feront l’objet d’une vigilance accrue.
Renforcer la lutte contre les risques d’inconduite et le blanchiment
L’ACPR mettra en œuvre de nouvelles mesures pour protéger les consommateurs et garantir la conformité des établissements financiers aux exigences en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT). Les produits d’assurance à faible valeur ajoutée seront particulièrement analysés pour s’assurer de leur pertinence et de leur transparence.
Dans le cadre de la mise en place de l’Autorité européenne de lutte contre le blanchiment des capitaux (AMLA), l’ACPR jouera un rôle actif en adaptant progressivement ses pratiques de supervision et en collaborant avec les acteurs de la Place de Paris pour garantir une transition fluide vers ce nouveau modèle.
Un engagement continu pour une régulation proactive et adaptée
Les priorités définies par l’ACPR pour 2025 illustrent son ambition de maintenir un secteur financier solide et résilient, tout en anticipant les évolutions réglementaires et technologiques. Grâce à une approche proactive et collaborative, l’Autorité réaffirme son rôle clé dans la stabilité du système financier français et européen.