2025 : le cyber risque une priorité des entreprises

Bouleversements climatiques, menaces cyber et enjeux géopolitiques : la transformation du paysage des risques se poursuit. Selon le Baromètre Allianz 2025, la plupart des entreprises affinent déjà leurs priorités pour y faire face.

Le Baromètre Allianz 2025, réalisé auprès de 3 778 professionnels de la gestion des risques issus de 106 pays, met en évidence les menaces qui préoccupent le plus les entreprises de toutes tailles. Les incidents cyber et l’interruption d’activité restent en tête des préoccupations, tandis que le changement climatique atteint sa position la plus élevée depuis quatorze ans, passant de la 7e à la 5e place. Les risques politiques et la violence grimpent à la 4e place. La géopolitique, l’évolution de la réglementation et les guerres commerciales demeurent aussi parmi les principaux sujets d’inquiétude.

Les incidents cyber, en tête pour la quatrième année

Arrivant en première position pour 38 % des répondants, les incidents cyber incluent notamment les violations de données, les attaques par ransomware, mais aussi les pannes informatiques majeures. Toutes les catégories d’entreprises (grandes, moyennes et petites) partagent cette même priorité. Pour nombre de dirigeants, il s’agit d’un risque qui s’est accru avec l’essor rapide de l’intelligence artificielle et l’intégration de solutions numériques à chaque étape de la production.

« Pour de nombreuses entreprises, le risque cyber, favorisé par le développement rapide de l’intelligence artificielle (IA), dépasse de loin tous les autres. Il devrait rester un risque majeur à l’avenir, compte tenu de la dépendance croissante à la technologie. »
commente Rishi Baviskar, directeur mondial du conseil en risques cyber chez Allianz Commercial.

La panne CrowdStrike en 2024 a d’ailleurs souligné la nécessité de bâtir des systèmes informatiques sécurisés et résilients. Les secteurs de la finance, des télécommunications ou encore du divertissement figurent parmi les plus exposés, mais aucun domaine d’activité n’est complètement à l’abri.

L’interruption d’activité, une conséquence en chaîne

Avec 31 % des réponses, l’interruption d’activité occupe la deuxième place. Elle est étroitement liée à de multiples causes : cyberattaques, catastrophes naturelles, risques politiques ou encore ruptures d’approvisionnement. Les événements survenus en 2024, tels que les attaques en mer Rouge ou l’effondrement d’infrastructures stratégiques, ont eu des répercussions notables sur le fonctionnement de nombreuses entreprises.

Pour Michael Bruch, directeur mondial des services de conseil en risques chez Allianz Commercial : « La demande de progrès technologiques et de rentabilité a des incidences sur la résilience des chaînes d’approvisionnement. L’automatisation et le numérique ont considérablement accéléré les processus, qui dépassent parfois les personnes, compte tenu du rythme et de la complexité de ces nouvelles technologies. Toutefois, lorsqu’elles sont mises en œuvre efficacement, celles-ci peuvent aussi renforcer la résilience, en améliorant les analyses de données, les études prospectives et les capacités de réponse. Il devient donc primordial, pour toutes les entreprises, d’investir dans la résilience. » 

Des catastrophes naturelles toujours plus fréquentes

Restant au troisième rang, avec 29 % des réponses, les catastrophes naturelles continuent de peser lourdement sur l’activité économique. Ouragans, tempêtes, inondations et sécheresses ont touché toutes les régions du monde en 2024, causant d’importants dommages matériels et financiers. Dans la mesure où ces phénomènes sont étroitement liés au réchauffement climatique, les experts y voient un facteur d’incertitude de premier plan.

La cinquième place est d’ailleurs occupée par le changement climatique, qui gagne deux positions par rapport à l’année précédente et atteint ainsi un record dans le Baromètre Allianz. L’année 2024 a particulièrement été chaude et les entreprises ont commencé à intégrer plus systématiquement l’impact potentiel des désordres climatiques sur leur organisation. Les petites structures, tout comme les grands groupes, y voient désormais un risque concret pour la continuité de leurs activités.

Une évolution législative et réglementaire sous haute surveillance

Au quatrième rang du Baromètre, l’évolution de la législation et de la réglementation suscite l’attention des entreprises, en raison d’un contexte géopolitique incertain et de la possibilité de guerres commerciales. Aux États-Unis, on surveille de près le renforcement des barrières douanières et les mesures à l’égard des technologies émergentes, notamment l’intelligence artificielle et les cryptomonnaies. En Europe, les exigences en matière de durabilité devraient s’étoffer en 2025, imposant de nouvelles contraintes administratives et financières.

Pour Ludovic Subran, directeur des investissements et chef économiste chez Allianz : « L’effet des nouveaux droits de douane sera à peu près le même que celui d’une sur-réglementation : une hausse des coûts pour toutes les entreprises concernées. » Il ajoute : « Aucune réglementation n’est en soi ‘‘mauvaise’’. Le plus souvent, c’est la mise en œuvre des règles qui complique la vie des entreprises. Il convient de se concentrer sur la simplification des règles, mais aussi sur l’efficacité administrative, dans le but de faciliter autant que possible l’application de la réglementation. L’adoption du tout numérique par l’Administration est une nécessité urgente. Malheureusement, en 2025, nous attendrons probablement encore en vain une stratégie numérique dans ce domaine. Ce sont plutôt les guerres commerciales qui s’annoncent. Les perspectives ne sont pas réjouissantes. »

Des spécificités en France

Dans l’Hexagone, la tendance globale se confirme : les incidents cyber, l’interruption d’activité et les catastrophes naturelles occupent le haut du classement. Toutefois, les risques politiques et la violence passent en quatrième position (un niveau jamais atteint), témoignant d’une préoccupation grandissante pour les tensions sociales et les conflits potentiels. Les évolutions de marché, l’insolvabilité et les risques environnementaux font également leur entrée dans le Top 10 français.

« 2024 a été une année sans précédent en termes de gestion des risques. Les résultats annuels du Baromètre des risques d’Allianz reflètent l’incertitude à laquelle de nombreuses entreprises dans le monde sont aujourd’hui confrontées. Ils montrent, en particulier, l’interdépendance des principaux risques. […] Les entreprises doivent adopter une approche globale de la gestion des risques et s’efforcer constamment d’améliorer leur résilience afin de faire face à ces risques qui évoluent rapidement. » conclut Vanessa Maxwell, Chief Underwriting Officer d’Allianz Commercial.

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