L’IA dans les soins de santé : explorations de Muniche Re

L’IA transforme la prévention, les diagnostics et les traitements, ouvrant des opportunités pour les assureurs face à des défis émergents.

L’intelligence artificielle (IA) s’impose comme un acteur majeur des progrès médicaux, bouleversant les modèles traditionnels de prévention et de traitement des maladies. Le Rapport sur les sciences de la vie 2025, réalisé en collaboration et en leadership par l’équipe médicale de Munich Re a permis de mieux comprendre, dans son premier chapitre sur l’intelligence artificielle dans les soins de santé, comment ces innovations promettent des bénéfices significatifs pour la santé publique liés à la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies, tout en remodelant le paysage de l’assurance vie et santé. Mais ces évolutions, porteuses d’espoir, s’accompagnent d’enjeux stratégiques majeurs pour les acteurs du secteur.

Prévention et diagnostic : une révolution en marche

L’IA ouvre la voie à une prévention ciblée et précise, personnalisée. Contrairement aux approches classiques, l’analyse des données massives – dossiers médicaux électroniques, imageries ou marqueurs génétiques – permet de mieux identifier les populations à risque. Ainsi, de nouvelles méthodes de dépistage émergent, comme l’analyse des images rétiniennes pour détecter le diabète ou des radiographies pulmonaires pour évaluer le risque cardiovasculaire.

Cependant, selon ce rapport, cette précision accrue s’accompagne d’un phénomène préoccupant : le surdiagnostic. Par exemple, on estime que 20 à 50% des cancers de la prostate découverts à travers des programme de dépistage de PSA représente des surgdiagnostics selon Munich Re. Ainsi détecter des anomalies en fait inexistantes peut générer des coûts inutiles pour les assureurs et engendrer du stress chez les patients. Les tests d’imagerie modernes, doivent donc être intégrés dans des stratégies qui minimisent ces effets négatifs, notamment pour des produits comme l’assurance maladies graves.

Des traitements plus efficaces grâce à l’IA

L’IA révolutionne également la recherche médicale et le développement de traitements. En analysant rapidement des millions de composés chimiques, elle accélère la mise sur le marché de nouveaux médicaments, notamment en oncologie. Par exemple, grâce à des outils comme AlphaFold, les chercheurs peuvent développer des thérapies spécifiques grâce à la prédiction de structure de protéines particulières. 

Dans les maladies complexes comme le cancer, ces approches permettent des traitements plus personnalisés, en fonction des mutations génétiques propres à chaque tumeur. Ces avancées, en réduisant la mortalité et la morbidité, élargissent l’accès à l’assurance pour des populations autrefois jugées inassurables.

Les impacts pour l’assurance vie et santé

Les assureurs, face à ces bouleversements, doivent aussi repenser leurs modèles. L’utilisation de l’IA offre une précision inédite dans la sélection des risques, permettant d’affiner les tarifs et de développer des produits sur mesure en assurance vie et santé. Cependant, cette ère digitale introduit aussi de nouveaux défis.

Le surdiagnostic comme évoqué, par exemple, comme l’accès croissant des clients à leurs données de santé, notamment via leur dossier médical électronique, où des individus à risque souscrivent des assurances avec un avantage informationnel, pour une meilleure protection, peuvent néanmoins générer des coût supplémentaires. 

Par ailleurs, la digitalisation des processus appelle à une montée en compétence interne. Aussi, la maîtrise des algorithmes et des données médicales devient progressivement mais urgemment un impératif stratégique pour gérer cette complexité croissante. L’avenir sera façonné par ceux qui seront capables de conjuguer technologie, éthique et expertise médicale, dans un environnement en perpétuelle transformation.

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